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Critique de Sachenka


La lecture de Thèra m'a agréablement surpris. Les histoires de couples, ou de couples à la dérive, ne m'attirent pas particulièrement. Pas du tout, en fait. Mais je suis curieux de nature et, de temps à autre, je me lance dans ce type de bouquin. Et celui-là, avec ses plus de 500 pages, m'effrayait un peu. En plus, dès le début, je me suis senti submergé par ces petits caractères et ces pages remplies comme pas possible. C'est que les dialogues ne sont pas détachés (remarquez, ce n'est une mauvaise chose en soi). Ces éléments dégagent une impression de surchargé. Toutefois, j'ai persévéré et j'en suis satisfait. Zeruya Shalev a extrêmement bien analysé la décomposition d'un couple.

Dans Thèra, on évite les lieux communs, les disputes à n'en plus finir (enfin, presque). Quand le roman s'ouvre, Ella et Amon sont déjà en instance de divorce. Nous sommes davantage devant la séparation des biens, l'organisation de la garde partagée, sur la manière de protéger leur fils unique Guili, six ans. le roman reste centré sur le personnage d'Ella et son point de vue féminin. Surtout, sur la manière dont elle perçoit les choses. Son sentiment de solitude, de ne pas être à la hauteur, de ne pas être comprise, de se sentir jugée, etc. Et tout cela avec sensibilité et honnêteté.

Puis, Ella rencontre un type, Oded, lui aussi, un père de famille en instance de divorce – enfin quelqu'un qui pourra la comprendre! – et, rapidement, les deux décident d'aménager ensemble. Toutefois, tout aussi rapidement, j'avais l'impression que les choses allaient trop vite. Pourtant, on aurait pu croire que leur situation similaire allait les rapprocher. Mais voilà, il n'y a pas qu'une seule façon de divorcer, chaque famille qui éclate le fait à sa façon. Bref, je trouvais que c'était un portrait très réaliste et moderne des relations de couples qui se terminent et qui se créent, loin des clichés.

Pour revenir à mon impression première, avec ces pages remplies, compactes, à n'en plus finir (ce qui me dérangeait au début, je me sentais attaqué, envahi), m'a finalement plu : j'avais l'impression de partager le malaise d'Ella. J'ai lu deux ou trois autres romans de cette auteure, je ne me rappelle pas s'ils sont tous construit ainsi.

J'aimais bien les parallèles faits avec Thèra, cette île grecque à moitié engloutie par une éruption volcanique, détruisant la civilisation minoenne il y a environ 3500 ans. Après tout, Ella est archéologue. Les comparaisons entre elle, son couple et cette île détruite ne manquaient pas. « […] cette famille-là allait bientôt être rayée de la surface de la terre? » (p. 213) Ils revenaient de temps à autre. Toutefois, son emploi d'archéologue semblait plus un prétexte à ces comparaisons qu'à une véritable occupation.

Au final, ce roman de Shalev fut une lecture que je suis content d'avoir faite.
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