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Critique de Alfaric


Dans l’univers créé par Masamune Shirow à la fin des années 1980, Mikhaïl Gorbatchev réussit ses réformes et à redonner un nouvel élan à l’URSS avant que les faucons ne reprennent la main à la faveur d’un coup d’Etat, et au milieu des années 1990 Israël eut recours à l’arme atomique lors d’un énième conflit au Proche-Orient, ce qui a déclencha la Troisième Mondiale, OTAN et Pacte de Varsovie étant obligés de s’impliquer. Le conflit fut court, mais particulièrement brutal, et les Occidentaux vainqueurs décidèrent de se refaire la cerise en recourant aux bonnes recettes de l’impérialisme et du colonialisme… Ce qui déclencha par ricochet la Quatrième Guerre Mondiale avec l’Alliance Asiatique qui dura 30 ans de plus !
100 ans plus tard, nous suivons les aventures de Briareos Hecatonchires (devenu cyborg après un grave accident sur le front Nord Africain) et Dunan Knut (et pas Nuts comme dans la VF de Glénat qui l’a appelé comme ça pour le plaisir d’un jeu de mot pourri), deux anciens membres du SWAT de Los Angeles en pérégrination à travers un monde dévasté pour la énième fois… Ils sont recrutés par la jeune Hitomi pour rejoindre l’AEGIS qui fait désormais office d’ONU aux idées progressistes certes, mais radicalistes aussi, basée à Olympus, une nouvelle puissance fondée dans l’Atlantique par des scientifiques de tous les pays (remember l’Atlantide ! ^^)


Ce tome 2, qui aurait dû s’intituler « Prométhée délivré » si Glénat avait mieux fait son boulot, est principalement consacré à la Bataille de Typhon ! L’enjeu ? Rien de moins que le libre arbitre de l’espèce humaine… Les forces gouvernementales tentent désespérément de contrer le coup d’Etat opéré par Gaïa, le superordinateur qui est censé présidé à la destinée d’Olympus et on assiste à des batailles rangées entre landmates et super-méchas arachnoïdes avant d’assister à une course contre le montre quand des centrales solaires sont utilisées pour faire sauter une centrale nucléaire… C’est 24h version cyberpunk, du moins s’il n’avait pas cette arrière-fond asimovien omniprésent !
Clairement le mangaka sait où il va car il maîtrise son sujet sur le bout des doigts, mais il n’est pas toujours explicite :
- pourquoi Hitomi agente du gouvernement s’en prend-elle au gouvernement ? (pas super discret l’infiltration d’un gratte-ciel en armures de combat… ^^)
- pourquoi Dunan s’investit-elle dans l’arrestation d’Hitomi pour ensuite œuvrer à sa libération ?
- le pétage de plomb de Gaïa : bug, sabotage, deus ex machina ou confrontation entre ses concepteurs humains et ses utilisateurs bioroïds ?
- pourquoi l’ESWAT a-t-il besoin des capacités d’Hitomi pour neutraliser Gaïa ??? (bioroïde de 3e génération ?)
- WTF la trahison de Kotus ? (à moins que plus machine qu’être vivant il passe sous le contrôle de Gaïa…)
OK, les cobayes, les landmates, les codes d’accès, le plan Espoir… Tout cela est clair comme de l’eau de roche pour certains protagonistes du manga, mais le lecteur lui doit s’accrocher pour tout capter ! Les intrigues politiques sont complexes, toutes aussi complexe que les discussions philosophiques ou techniques qui précèdent la Bataille de Typhon… (Genre faut-il passer par l’eugénisme pour créer les êtres parfaits capables d’évoluer dans une société parfaite ?)


Whaou ! C’est de la bonne grosse Science-Fiction des années 80 mélangeant cyberpunk et post-apo. L’univers qu’on découvre en même temps que les personnages est très riche et très crédible (l’auteur décrivant ainsi dès 1989 tout ce que nous arrive depuis 11 septembre 2001), et qui aborde entre techno thriller et action movie tous les thèmes : politique, économie, société, post-humanité mais aussi des sujets plus concrets comme les nouveaux matériaux et les énergies renouvelables…

Les dessins de Masamune Shirow sont très bons, il s’éclate avec tout ce qui est mecha, genre auquel il a largement contribué (par contre c’est chaud à retranscrire graphiquement les systèmes de camouflages de combats ! ^^), et nous offre des décors très travaillés qui peuvent s’étaler sur des (double)planches entières. Et rien à redire sur le découpage d’une redoutable efficacité. Le charadesign peut donner un air de déjà vu, mais cela serait oublier que le mangaka a été pillé par tout le monde à la jonction des années 80/90 !
Reste malheureusement dans la VF de chez Glénat les onomatopées bien maladroites...
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