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Critique de MarjorieD


L'idée de base était brillante : faire évoluer une famille américaine sur quatre générations, dans un futur pas si lointain, sur fond de désastre écologique et de crise économique mondiale ayant pour résultat la fin des USA en tant que superpuissance, désormais réduits à un état paria dans un monde dominé par une alliance sino-russe avec à sa tête un Poutine toujours bon pied, bon oeil.

Lionel Shriver, surnommée par le New York Times de « Cassandre des lettres américaines »*, dont on se souvient du très osé et dérangeant « Il faut qu'on parle de Kevin », passe à la loupe le moindre détail de cette situation. de quoi faire frissonner d'effroi tout bon WASP américain ou, plus largement, tout adepte de l' « American way of life ». C'est ironique, satirique, caustique.

Mais il y a un hic.

Pour écrire Les Mandible, Lionel Shriver a effectué un énorme travail de documentation et témoigne d'une solide culture en matière d'économie (ce qu'elle se défend d'avoir, alors qu'en tant que journaliste, elle écrit régulièrement pour « The Economist » ou « The Wall Street Journal »)*.
Au final, je suis d'accord avec d'autres lecteurs pour dire que, malheureusement, le récit tient de l'essai au détriment du romanesque (ce qui, vous serez d'accord avec moi, est un comble pour un roman !). Les différentes théories économiques exposées font l'objet d'autant de démonstrations (surtout dans la première partie qui va de 2029 à 2032) et ont pour effet de considérablement alourdir la narration, sans parler de leur effet soporifique sur des lecteurs qui, comme moi, n'y connaissent rien et que ça barbe en plus.

D'autre part, j'ai trouvé un réel problème dans la construction du roman : en seconde partie, en 2047 donc, nous retrouvons Nollie (anagramme de Lionel*), son neveu Willing, les cousins et le tonton à peine effleuré dans la première partie. Mais où sont donc passés tous les autres membres de la famille ?

En conclusion : un roman qui avait a priori tout pour me séduire mais qui, au final, m'a franchement désappointée.

*https://www.lagrandeparade.fr/index.php/acrobates-de-la-plume/romans-etrangers/1571-lionel-shriver-une-dystopie-americaine
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