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Critique de PHVASSEUR


Nous avons lu en quelques jours le dernier ouvrage de Christophe Siébert. Cette fois-ci nous n'écrirons pas un article critique formaliste, premièrement il y en a déjà eu quelques-uns de publiés – et de très bons – deuxièmement nous souhaitions plutôt partager des impressions en relation directe avec l'auteur que nous connaissons (un petit peu) pour l'avoir vu quelques heures et pour depuis maintenir une correspondance des plus amicales (sans oublier quelques précédents ouvrages que nous avons lus, notamment Métaphysique de la viande).
Sur le contexte, de toute façon, tout ou presque a déjà été dit sur ce livre : ville imaginaire coincée entre l'actuelle Russie et notre vieille Europe, un cloaque de science-fiction, de pornographie (pas tant que cela contrairement à ce que nous avons pu lire dans certaines critiques), de violences parfois (souvent) insoutenables où la déchéance humaine vient se percuter dans un bourbier de pollution et un attentat pour le moins sanglant. le personnage principal de l'histoire est donc cette mégalopole irrespirable, aucun autre personnage (nous voulons dire par personnage, des hommes ou des femmes) n'évolue durablement dans un fil rouge. Certains apparaissent pour aussitôt disparaître, d'autres vont et viennent tout de même mais sans franchement participer à un récit linéaire. Parmi ces personnages nomades, Camille, un adolescent fugueur à cause de parents qui se déchirent sur fond d'alcool (tiens donc, il nous semble avoir lu un truc de ce genre dans Fabrication d'un écrivain). Voilà donc notre premier clin d'oeil à Christophe ! Mais, au-delà de cette référence légèrement autobiographique, on se rend compte que, sans avoir puisé dans d'autres moments de sa vie (quoi que le récit du sdf jouant aux échecs…), Christophe y a mis de sa personne dans la conception de sa dernière oeuvre. Bon d'accord l'expression « y mettre de sa personne » n'est pas très heureuse et peut-être pas non plus très littéraire, mais nous Cercle, nous nous comprenons. Car, pour imaginer ce produit artistique, il faut puiser très loin dans sa réflexion. Chroniques… a dû se bâtir, jour après jour, sur papiers, sur post-it dans la tête, puis sur papiers, etc. pour réussir à faire dérouler des axes multiples : chronologique, géographique, événementiel. Christophe s'est donc mué en architecte, mais un architecte innovant dans la mesure où il n'est pas parti de trames préconçues. Pour le coup il s'est révélé architecte et inventeur. Parce qu'il n'est pas du tout aisé de tenir en haleine un lecteur sans lui proposer une histoire avec un début, un milieu et une fin, l'auteur a finalement remporté un sacré pari, celui de donner du sens et une âme si particulière à Mertvegorod, et de donner l'envie de découvrir très rapidement les tomes II et III.
Bien entendu toutes les chroniques ne laissent pas des souvenirs impérissables, néanmoins certaines frappent par leur ingéniosité (le jeu virtuel en voiture, la cérémonie pré-attentat, les deux jeunes ados au sommet d'un gratte-ciel abandonné) quand d'autres peuvent aussi réellement choquer (le combat faussement virtuel entre les deux frères, le rapt des enfants par des adolescents et ce qui s'ensuit). Aussi faut-il être bien au fait de l'univers de Christophe Siébert et de sa bibliographie, et ainsi de rappeler que Chroniques ne peut s'adresser qu'à un public averti. Une fois que l'on sait cela, on peut se laisser aller au plaisir indicible de cette lecture.
Lien : https://www.facebook.com/Cer..
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