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Critique de perucasevecchje


Quid des harceleurs ?

« Absolution », 3° volet d'une série, est le premier roman que je découvre de cette auteure de polars islandaise.
Roman intéressant à plus d'un titre.

Tout d'abord, les personnages qui nous permettent de pénétrer dans l'univers très particulier d'une équipe du commissariat fait de jalousies, inimitiés, rivalités, mesquineries, coucheries faciles, minables règlements de compte… Une vision peu reluisante de la société islandaise. Mais les personnages sont crédibles et donnent envie de savoir pourquoi ils en sont là. La cheffe Erla a tout de même une plainte pour harcèlement sexuel !

Puis l'intrigue qui balance entre thriller et policier : deux meurtres successifs d'adolescents dont nul n'arrive à cerner les mobiles, une enquête qui part dans tous les sens, des pistes qui s'émiettent, se reconstituent, rebondissent… Des avancées à l'aveugle… Une résolution complexe à cause d'une temporalité non maîtrisée… On frémit (surtout au début), on cogite, on erre… On pense savoir qui mais on ne comprend pas comment… Enfin, jusqu'à la fin… Mais peut-être pas !

Et enfin, la thématique du harcèlement scolaire, problème de notre temps, traitée avec une certaine puissance. On n'ignore plus rien de la souffrance des harcelés, leur incompréhension, la maltraitance psychologique et physique, le dégoût de soi, la honte, l'envie de disparaître.
On mesure l'impuissance des parents, des institutions, de l'autorité mais aussi de l'éducation en général.
Cependant, on regrette que les harceleurs n'aient pas donné lieu à plus de développement. Quelles hypothèses pour expliquer leur méchanceté, leur acharnement dans la cruauté, leur volonté de nuire, leur besoin de rallier le plus grand nombre contre une victime isolée, leur perversion sans cesse renouvelée ? Quelles hypothèses pour la lâcheté des suiveurs? Comment et pourquoi ce manque d'empathie? « C'était pour rire » est une explication insuffisante, surtout avec l'action amplificatrice des réseaux sociaux.

Si ce n'est cette carence sur les profils possibles des harceleurs, le roman de Y. SIGURDARDOTTIR se laisse lire et nous pousse à lire ceux qui ont précédé.
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