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Critique de fanfanouche24


Sur ma lancée... après la lecture captivante de trois textes de Xinran, dont "Chinoises", j'ai eu envie de relire un récit personnel d'un auteur chinois, ayant vécu avec son meilleur ami, respectivement âgés de 17 et 18 ans, la "rééducation" au fin fond des campagnes chinoises. Là, il s'agissait d'un village très pauvre, isolé dans les montagnes...Les adolescents, en question, sont les enfants de cadres, l'un médecin, l'autre , dentiste...

"Deux mots sur la rééducation : dans la Chine rouge, à la fin de l'année 68, le Grand Timonier de la Révolution, le président Mao, lança un jour une campagne qui allait changer profondément le pays : les universités furent fermées, et les "jeunes intellectuels", c'est-à-dire les lycéens qui avaient fini leurs études secondaires, furent envoyés à la campagne pour être "rééduqués par les paysans pauvres" (...)
La vraie raison qui poussa Mao Zedong à prendre cette décision restait obscure (...)
Notre conclusion fut la suivante: Mao haïssait les intellectuels." (p. 13-14)

Les livres détruits, brûlés, interdiction de s'instruire...La grande ironie de "La Révolution culturelle" !!...Les seuls livres tolérés : le petit livre rouge de Mao, et les ouvrages purement scientifiques !

Un texte qui apprend de multiples détails, usages du quotidien chinois, hors des villes, dans des campagnes ignorantes du monde extérieur et de ce qui se peut se passer dans le pays même... Des mondes, univers
parallèles difficilement rejoignables...sauf dans cet épisode narré par l'auteur, où les deux jeunes gens ... pour tenter de persuader un troisième camarade
(qui possède une valise de livres interdits, cachés) de leur prêter un ou deux livres, vont récolter d'un vieux meunier isolé, des vieilles chansons traditionnelles ...[ pour rendre service à ce camarade récalcitrant... qui veut tenter , par le biais de sa mère, poétesse,
de les faire publier...]


"Souvent, après minuit, on éteignait la lampe à pétrole dans notre maison sur pilotis, et on s'allongeait
chacun sur son lit pour fumer dans le noir. Des titres de livres fusaient de nos bouches, il y avait dans ces noms des mondes inconnus, quelque chose de mystérieux et d'exquis dans la résonance des mots, dans l'ordre des caractères, à la manière de l'encens tibétain, dont il suffisait de prononcer le nom, " Zang Xiang", pour sentir le parfum doux et raffiné (...)
- Et maintenant, où ils sont , ces livres ?
-Partis en fumée. Ils ont été confisqués par les Gardes rouges, qui les ont brûlés en public, sans aucune pitié, juste en bas de son immeuble. "(p. 65)

Une relecture faite avec plus d'attention...et toujours autant de plaisir... J'avais également vu avec grand intérêt l'adaptation cinématographique de ce livre...

J'avais par contre totalement zappé la chute de ce récit...inattendue... montrant aussi que la liberté que donne les Livres, la lecture de la littérature peut faire s'envoler "votre amoureuse" , vers la ville et ses
propres rêves...!! Un livre touchant... et précieux témoignage d'une période terrible de l'histoire
chinoise !...

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