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Critique de Malivriotheque


Dans la Chine de Mao qui condamne les intellectuels, deux lycéens sont envoyés dans la montagne pour leur "rééducation", un "programme" destiné à frotter les jeunes au labeur manuel des paysans et surtout à réduire à néant l'érudition de la population. Luo et le narrateur, sans non plus être des génies, se retrouvent privés de tout et notamment de livres, interdits. Quand ils en découvrent chez le Binoclard, un autre jeune en rééducation, ils ne peuvent s'empêcher de les voler...

C'est bien connu : qui contrôle l'information, le savoir et la pensée contrôle la population. C'est le principe même d'une dictature. le début et le contexte de ce roman à grande part autobiographique sont très prenants parce qu'ils abordent les privations intellectuelles qu'un régime imposait, chassant tout individu ayant un peu de culture ou ayant fait des études poussées dans un domaine précis. Ce récit se produit dans les années 70 mais résonne fortement avec les atteintes à la liberté et le durcicement de ton depuis l'arrivée au pouvoir dans le pays de Xi Jinping, dont le style se rapproche de plus en plus de ce qu'avait pu être la dictature maoiste.
Néanmoins, ce livre est censé parler d'une petite tailleuse, et vu la citation en quatrième de couv', on se dit que cette demoiselle va découvrir la littérature et s'ouvrir au monde derrière l'illégalité du geste. Oui... mais pas vraiment en fait.
Une fois les livres volés et la rencontre avec la petite tailleuse effectuée, le récit s'appauvrit grandement quant à sa finalité. L'un des anciens lycéens, Luo, flirte grâce aux livres avec la belle et ils finissent par consommer leur relation (est-ce une histoire d'amour ?), mais à la fin cette dernière, après un avortement, inspirée visiblement par le monde extérieur, change silencieusement de vie et laisse les deux cocos derrière elle mariner dans la boue du village tandis qu'elle part découvrir la ville (est-ce une histoire d'utilisation d'autrui ?).
Heureusement que ça se lit vite, car ce roman est inégal dans son intérêt. de plus, peu avant la fin, la structure est radicalement, bien que temporairement, changée pour délivrer le récit personnel de trois personnages, ce qui casse complètement la fluidité générale. C'est d'ailleurs à partir de ce moment-là, qui intervient au bout des trois quarts du roman, que l'histoire devient moins intéressante, se terminant également presque comme un cheveu sur la soupe.
En soi pas une mauvaise lecture, mais je ne suis pas sûre de revenir vers cet auteur à l'avenir.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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