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Critique de Renod


Renod
30 septembre 2014
La force du roman tient à la complexité du lien qui unit Marie et Sylvie. Marie louche, a un physique ingrat, est bête. Sylvie est belle et sensuelle. Mais si Marie a une "âme de femme de ménage", Sylvie est profondément révoltée, elle refuse sa pauvreté, elle récuse ses origines modestes. Elle est donc prête à tout pour réussir. Son ambition est de s'arracher de son sort. Mais cette ambition n'a pas de terme, ne s'arrête pas à un objectif précis.
Marie a définitivement accepté un sort qui pourtant l'accable. Elle est plus la suivante de Sylvie que son amie. Elle subit sa méchanceté. Sylvie la dégoûte : elle ne supporte pas son odeur, ses moeurs, sa cruauté, son immoralité. Mais elle vit sa féminité au travers de son amie.
Elles partagent la même chambre à Fourras et à Paris. Leur relation évolue. Elles finiront par vivre chacune pour soi, sans rien partager.
Si Sylvie brise l'opportunité (inespérée) de mariage de Marie, n'est-ce pas pour la garder? C'est aussi un acte de pure méchanceté, de jalousie
Elles ne se retrouveront que 28 ans plus tard. Et uniquement parce qu'elles ont besoin l'une de l'autre.
Sylvie est enfin riche. Mais elle est malheureuse. Sa vie n'a été qu'une tension continue pour réussir. Elle n'a profité de rien et ne profitera guère de sa richesse. Elle sombre dans l'alcoolisme.Marie est là, à ses côtés. On pourrait les croire revenues à leurs jeux d'enfant, quand Sylvie simulait la dame riche, Marie sa servante. Mais n'est-ce pas Marie qui tient Sylvie. En tout cas, elles ne quitteront plus.

Un roman réussi. du Simenon, du vrai du pur. Les profils psychologie sont parfaitement maîtrisés.
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