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Critique de Kassuatheth


Grâce à Marina53, j'ai eu la chance de lire ce roman coup de poing.

Avec plus de 300 critiques, je ne vous ferai pas perdre votre temps à lire une autre critique complète. Je vais m'occuper de Louise.

Le roman commence avec une citation de Dostoievski que je vais écourter : "... Pas une fois il ne lui vint à l'idée que mademoiselle Vizzis avait à vivre sa propre vie..." Louise aussi.

On La voit d'abord calmer un enfant inconnu d'une façon magistrale et quelque pages plus tard on voit une femme maniaque de la propreté. Maniaque de l'ordre. Louise est perdue. Elle étouffe dans ce meublé et elle a parfois l'impression d'y devenir folle. Pourquoi? L'auteur nous fera connaître cette femme, morceau par morceau. Par des sauts à différentes époques de sa vie.

Au début, tous ces sauts dans le temps m'irritaient puis j'ai réalisé que la romancière nous faisait connaître Louise comme un peintre nous ferait découvrir un portrait : à coups de pinceau.

Extérieurement Louise est une nounou parfaite avec les enfants... sauf ces petits détails comme autant de grains de sable dans l'engrenage. Elle a un besoin maladif d'être aimée. C'est aussi une bonne indispensable et c'est ce que Louise recherche. Pourquoi?

Elle invente des contes cruels où les gentils meurent non sans avoir sauvé le monde. Pourquoi?

Louise a été meurtrie par la vie.

Jacques, son ex "adorait lui dire de se taire." Il la méprisait et adorait l'humilier. Il se gavait de la détresse des autres. Il est mort en laissant à Louise une quantité incroyable de dette qu'elle a été contrainte de tenter de rembourser.

Louise a travaillé chez une vieille folle qui "lui crachait des insultes, la traitait de pute, de chienne, de bâtarde. Parfois elle essayait de la frapper.

Avec Stéphanie, sa fille, elle n'a pas eu plus satisfaction. Stéphanie n'était tolérée que parce que Louise ne pouvait pas la laisser à la maison...

Bref, Louise se donnait à fond que pour avoir de l'amour. Elle se rendait indispensable parce que c'était pour elle la seule façon de se sentir valorisée.

Louise pourrait devenir un archétype littéraire. Une bonne partie de la population ressemble plus ou moins au personnage de Louise. Regardez tout ce que nous faisons pour être accepté, pour nous valoriser.

Regardez autour de vous toute ces personnes que l'on traite comme "moins importantes" qui n'ont pas leur mot à dire dans l'évolution de notre société... autant de Louises en devenir.

Serait-il possible que, privée de cet amour essentiel, privée de ce statut d'indispensable, Louise ait explosé ?
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