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Critique de Jean-Daniel


Où va la littérature ? le prix Nobel 2016 est attribué à un chanteur, le prix Goncourt 2016 est attribué à un livre qui relève moins de la littérature que du récit journalistique romancé.

L'intrigue de "Chanson douce" peut se résumer en quelque mots : une nourrice assassine les deux enfants dont elle a la garde.

L'incipit démarre fort : « le bébé est mort. Il a suffi de quelques secondes. le médecin a assuré qu'il n ‘avait pas souffert. » Si ces premières phrases sont la promesse d'une histoire haletante et intense, elles n'en sont malheureusement que la promesse. Ce prologue suscite un intérêt et une curiosité que l'on retrouve dans les romans policiers mais cette fois à rebours, car le lecteur sait qui a tué. L'auteur, au fil des pages, essaie à petites doses de remonter les pentes qui expliquent comment ce geste a été possible.
L'écriture, faite de phrases assez courtes et au vocabulaire simple et d'une certaine banalité, m‘a paru d'une grande platitude et essentiellement informative. Certains commentateurs voient un style incisif, je n'ai pas vraiment trouvé de style, même si Slimani développe une écriture pleine d'allusions, de suggestions qui peuvent trainer dans la tête du lecteur.
J'ai regretté le manque de développement de la psychologie des personnages, un comble dans ce genre de récit. Les personnages sont plats, sans personnalité, presque insignifiants, sauf Louise le personnage principal qui est assez insipide et sans âge. Nous assistons à une accumulation de scènes les unes après les autres sans que rien ne soit vraiment expliqué ou développé, rien n'évolue dans le récit et on attend vainement une montée en puissance pouvant apporter une certaine émotion. Tout s'enchaine, aucune surprise, rien d'imprévisible, tout est plat, linéaire, peut-être à cause de l'incipit qui annonçait une véritable émotion.

Louise fait partie de ces personnes qu'on ne remarque pas et dont on ne se méfie pas. La société est remplie de personnes qui en apparence sont tout à fait normales mais qui soudainement dérivent et perdent la raison. Cela aurait dû être la force du roman, certains gestes sont inexplicables et il est difficile de chercher à comprendre.


Après une longue attente, la fin qui retombe comme un soufflé a confirmé ma déception. Ce roman, ou plutôt ce récit, m'a laissé sur ma faim et sur un sentiment de promesse non tenue, dommage.
« Chanson douce » est en fait plus un roman facile à lire qu'un Goncourt dont il n'y a rien à retenir.
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