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Critique de Ladybirdy


Ce roman se présente sous forme de films que l'on rembobine afin de cerner l'originie du meurtre de deux jeunes bambins par leur nounou. Dés le premier chapitre, nous sommes devant le fait accompli. Comment comprendre ce drame ? Leila Slimani nous l'explique avec finesse et sans horreur.

Myriam et Paul, jeunes parents sont dépassés. La mère, en particulier, ne s'épanouit pas dans son tablier maternel, dans les discussions simplettes sur les joies du pouponnage, elle s'épuise et ne souhaite qu'une chose, retourner au barreau et troquer son tablier pour sa toge d'avocate.
Le couple engage Louise, une nounou qui préfère les enfants au reste, et petit à petit s'attelle à transformer un appartement commun en un nid joyeux, gai, un petit royaume de conte de fée pour deux enfants qu'elle apprécie beaucoup.
Louise, au fond, elle fait ce pour quoi on l'a engagé : elle occupe, distrait et sème amour et attentions à deux enfants laissés des géniteurs.
Les parents eux aussi font ce qu'ils peuvent, ils travaillent beaucoup, l'argent, le prestige, c'est important n'est ce pas, et pendant ce temps là, on évite de se demander comment vont les enfants. Louise pallie c'est ma foi très bien et rassurant pour des parents overbookés.
Quand la nounou décroche petit à petit, c'est qu'elle n'a pas toujours la vie facile Louise, que la tristesse dépasse des poches, Myriam et Paul ne sont jamais d'accord ensemble, une fois l'un l'accuse et l'autre minimise et dans cette petite valse, on ne pose pas les bons regards ni les bonnes questions.

Leila Slimani dresse un portrait très délicat de la maternité, des priorités parentales-sociales-vitales, de la solitude, de l'enfance, des gens qui courent et n'ont plus le temps pour une chanson douce.
Et tout cela à petits pas feutrés, prudents, sensibles. Dans un gant de velours, elle ouvre la porte des maisons où l'amour et le temps semblent rangés au placard. Triste constat.
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