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Critique de ClubEdgarPoe


Traduit par Charles Baudelaire, « le corbeau » (1845) fait partie des textes majeurs d'Edgar Allan Poe. D'une riche musicalité et nimbé d'une atmosphère allégorique, il plonge le lecteur dans les affres du narrateur, vaincu par le décès inopiné de son épouse Lenore. Comment surmonter le deuil et le supplice de ne pas pouvoir ceindre celle qu'il affectionne plus que toute autre personne sur terre ? En guise de réponse, il reçoit la vitesse d'un corbeau, messager diurne et sombre consolateur. Bien vite, il entend l'animal murmurer : « Jamais plus ! ». Perplexe, il s'assied et se plonge à nouveau dans ses évocations, incapable d'éradiquer l'absente de ses pensées. Tandis qu'il s'interroge, il est régulièrement interrompu par le volatile qui, à l'instar d'une rengaine, scande : « Jamais plus ! » de manière entêtée et entêtante. Selon Christopher Maligec, spécialiste de Poe, le poème suit une forme poétique rare dite paraclausithuron élégiaque ou chant devant la chambre close, motif traditionnel de la versification amoureuse qui devient ici l'expression de l'amant délaissé par sa bien-aimée. L'usage de la répétition induit la notion d'obsession, afin de parfaitement communiquer la fièvre qui consume le personnage principal. A mesure que la lecture progresse, le malaise croît et devient litanie funèbre. le romantisme atteint une apogée en accumulant les éléments du genre : nuit glaciale de décembre, ténèbres, références à l'Antiquité gréco-romaine, mari inconsolable et exacerbation des émotions. Au demeurant, une mise en place soigneusement choisie par l'auteur pour flatter les critiques et proposer ce qui ressemble autant à un tableau qu'à une partition sonore.
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