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Critique de Dionysos89


À Gotham City, il ne fait pas bon plaider la folie pour s'éviter la prison. Cela, Warren White, alias le Grand Requin blanc de la finance, va l'apprendre à ses dépens. Confronté à Jane Doe, Poison Ivy, Killer Croc, Double-Face et autres gros poissons de la folie, sa fortune et ses belles paroles ne pèsent plus bien lourd.

Avant de prendre en main sur le long terme la destinée de Spider-Man, Dan Slott s'est attaqué à une mini-série particulièrement retorse : Les Patients d'Arkham (Arkham Asylum : Living Hell) en collaboration avec le dessinateur Ryan Sook : voici donc une vision d'horreur mais coutumière entre les murs du fameux asile d'Arkham qui constitue un des tomes de la collection DC Némésis de chez Urban Comics.
Dès le départ, Dan Slott multiplie les intrigues en cercles concentriques autour du protagoniste principal, Warren White. Celui-ci est aussi sain d'esprit que le lecteur, mais à l'image de Batman dans l'Arkham Asylum de Grant Morrison, il va démontrer contre son gré que l'asile d'Arkham peut rendre « fou » n'importe qui. Au fur et à mesure, il côtoie des petites frappes et des dingues de toutes sortes ; les plus célèbres super-vilains de Gotham City en sont réduits à la portion congrue et c'est tout aussi bien : faire du Joker, de Double-Face, d'Edward Nygma et de l'Épouvantail des guests stars n'intervenant qu'en ultime recours permet de se focaliser sur des criminels plus secondaires mais pourtant tout aussi intéressants à appréhender. Ainsi, nous découvrons une Jane Doe particulièrement retorse malgré ses difficultés à mener une vie criminelle de bonne tenue, une Poison Ivy vraiment… captivante vu combien sa proximité avec les végétaux l'entretient de belle façon, ainsi qu'un Humpty Dumpty étonnant en doux dingue sans grande volonté mais au rôle pourtant capital. Pendant ce temps, le Requin blanc rôde dans les murs d'Arkham en attendant de choper la bonne opportunité et de faire surface définitivement ; de surcroît, l'aspect surnaturel n'est pas négligé avec quelques démons qui hantent les sous-sols de l'asile pénitencier. Quel programme dirait-on !
Si l'introduction régulière de démons dans le monde de Gotham (comme par exemple dans les aventures de Batman par David Finch) ne m'est pas très agréable, le reste est ici plutôt plaisant car nous découvrons un aspect fondamental mais souvent annexe de la métropole de la Chauve-souris masquée. Dan Slott fait preuve d'inventivité pour ne pas raconter une histoire trop déjà vue, mais qui plaira pour autant aux fans de la première heure. Si les dessins de Ryan Sook sont un peu étranges à première vue, cela est sûrement dû à l'ambiance particulière d'Arkham qu'il a voulu retranscrire ; le passage à la vie de Humpty Dumpty rassure sur ses qualités de dessinateur car il sait changer soudainement d'ambiance graphique pour coller au récit.

Avec Les Patients d'Arkham, nous faisons une plongée toute neuve dans les murs de l'asile pénitencier de Gotham. L'aspect historique du lieu est gommé au profit des déboires d'un arnaqueur au pays des dingues de toutes sortes ; de ce point de vue-là, c'est réussi et divertissant.

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