AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de litolff


Strange Fruit est une histoire d'amour impossible entre une très jeune servante noire et un fils de famille blanc dans le Sud géorgien des années 20, au plus fort de la ségrégation.

Ce livre, qui emprunte son titre à la chanson fétiche de Billie Holiday sur le lynchage des Noirs, fit scandale à sa parution en 1944, jugé «obscène», distribué sous le manteau dans des sacs en papier, dans une Amérique encore très chatouilleuse sur son rapport aux «gens de couleur».
Une tragédie classique où on retrouve la lâcheté du Blanc face à sa famille, capable de renier son grand amour, l'incapacité d'une Noire à changer son destin et à quitter Maxell pour s'instruire, la colère des Noirs après des années d'humiliation et tout autour, l'ombre du Ku Klux Klan.

Son originalité tient en particulier au fait qu'il est l'oeuvre d'une femme blanche, issue de la bonne bourgeoisie sudiste, animée par des idées inconsciemment révolutionnaires, et qu'il est le premier roman américain à distribuer les rôles principaux à des Noirs, en ancrant le récit de leur point de vue

En 1944, Lillian Smith signe le premier manifeste littéraire pour l'égalité des Noirs. A travers les espoirs trahis de la jolie Nonnie Anderson, dans une société où chacun sait rester à sa place, elle attaque de front, et sans épargner personne, le racisme, le sexisme, le fondamentalisme religieux et la crispation des classes sociales de l'immuable mentalité du Sud.

Il faut redécouvrir ce roman injustement tombé dans l'oubli depuis sa première publication française en 1948.
Commenter  J’apprécie          220



Ont apprécié cette critique (17)voir plus




{* *}