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Critique de colimasson


Voici Paul. Il se promène avec sa fille, et s'engouffre dans une réflexion existentielle sur le sens de la vie qui le pousserait presque à la dépression. Un peu de mélancolie ouvrirait-elle la voie à la science-fiction ? Il faut le croire. Paul vit sur Terre mais s'envole parfois vers un autre monde qu'il a découvert lors de son enfance, dans des bandes-dessinées et des livres de science-fiction. Si vous-même êtes souvent émerveillé par les intuitions qui se dévoilent derrière ces romans de gare, une affinité immédiate se créera avec Paul.


« Comment lui faire comprendre que l'avenir de l'humanité se dévoilait dans des romans à deux sous ? Que des souvenirs venus du futur s'y reflétaient, comme dans une boule de cristal ? Comment prouver aux yeux du monde que ces sagas enluminées, retranscrites par des scribes maladroits, parlaient par prophéties à qui savait les lire ? »


On aimerait comprendre la chronologie des contacts extraterrestres avec le personnage et on s'accroche alors à une trame décousue, faite de projections déstabilisantes dans des années et des lieux différents, passant tantôt de 1958 à 1953, avant de se projeter en 1956 pour revenir en 1950. Les voyages s'effectuent parfois en moins de quatre planches –à peine le temps de comprendre ce qui vient de se passer. On évite ainsi l'écueil de la linéarité mais on rejoint malheureusement celui du chaotique.


L'empire de l'atome est indéchiffrable, et le peu que l'on décrypte ne donne pas particulièrement envie d'en savoir davantage. Il est regrettable que ce territoire fantastique ne soit pas davantage valorisé et que sa description n'ait pas fait l'objet de mises en scènes plus ambitieuses. Pour compenser notre déception, reste heureusement le personnage de Paul –cet amoureux de la science-fiction qui a poussé la passion au point d'en devenir un membre à part entière. Dans la remémoration de ses souvenirs, la psychologie d'un adorateur de la science-fiction se dessine progressivement, derrière des dessins au graphisme futuriste et aux couleurs techno-dynamiques.


A défaut d'être une bande dessinée qu'on aimera pour elle-même, les Souvenirs de l'empire de l'atome constituent un honnête hommage au monde de la science-fiction. Pour peu qu'un Philip K. Dick se trouve à notre portée, on se l'enverrait au fond du gosier aussitôt, pour épancher notre soif de science-fiction que cet album n'aura fait qu'attiser sans combler entièrement.

Lien : http://colimasson.over-blog...
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