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Critique de purplevelvet


"Monsieur Mardi Gras - Descendres" d'Eric Liberge, à coup sur une des BD les plus originales qu'il m'ait été donné de lire.
Elle sera plutôt à conseiller cependant aux amateurs d'humour noir et de non-sens, car le sujet principal en est la très philosophique question"qu'y a-t-il après la mort?".
A laquelle le scénariste et dessinateur Eric Liberge apporte une réponse à la fois désespérante et cruellement drôle: pour lui l'autre monde, situé entre Pluton et son satellite Charon (logique, rappelons aux distraits de Pluton est le dieu romain du monde des morts, et Charon le passeur entre les mondes des vivants et des morts, conduisant son bateau sur fleuve Lethé, le fleuve de l'oubli, dont il est aussi question dans la BD).
Tout commence donc avec un squelette, en plein désarroi sur une pleine désolée: Victor Tourterelle, cartographe de son vivant, vient de mourir d'une manière bien ridicule, et semble avoir du mal à se faire à cette idée, et on le comprend: l'autre monde qui s'offre à lui apparaît comme un endroit désert, glacial ou il est totalement isolé. L'idée de passer son éternité sur un caillou pelé le démoralise, d'autant plus qu'il garde une conscience plus claire que jamais. Et les choses ne vont pas s'arranger: un étrange facteur squelette chargé de le guider un moment va lui faire découvrir une réalité (?) encore plus angoissante: l'autre monde est en fait un univers carcéral, ou les défunts s'entassent dans des "villes" cloaques, gangrenées par la bureaucratie et la corruption, où les petits trafics sont quotidiens (les os étant le seul bien que l'on possède il n'est pas rare de se les faire voler!), où l'on se saoule de produits toxiques venus des égoûts de la terre. Un enfer, que Tourterelle, rebaptisé Mardi-Gras -Descendres selon la législation locale en fonction des fêtes qui précèdent et suivent sa mort, va involontairement révolutionner. En commettant l'erreur absolue: demander un café à la taverne. Dans ces lieux en effet, le café est une boisson taboue assimilée à une drogue, on saura au cours des volumes suivant pourquoi.
au niveau graphisme, c'est époustouflant: on est vraiment dans un monde à la Jérôme Bosch, peuplé de squelettes rafistolés ( suite aux vols d'os mentionnés plus haut, le héros se trouve par exemple coiffé d'un moulin à café, d'autres munis de robinets, de crochets, de pièces de chauffe-eau...), ce qui permet au dessinateur -et au lecteur -de les différencier facilement. Ben oui, sinon, qu'est-ce qui ressemble plus à un squelette qu'un autre squelette! A noter que les 3 premiers tomes ont d'abord paru en version noir et blanc, avant d'être réédités en version colorisée ( dans des tons crème, gris, bistrés, donc rien de violent, ça reste discret), lors de la sortie du tome 4 , disponible uniquement en version colorisée. Les puristes semblent préférer la version N & B, je n'en dirais rien, pour ma part, je n'ai eu en main que celle en couleurs.

Mais, je le répète attention: scénario compliqué qui demande une attention soutenue, et une bonne tolérance au non sens, vous êtes prévenus!
Lien : http://chezpurple.blogspot.c..
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