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Critique de tobiblion


Une sérieuse enquête journalistique sur l'affaire des disparues de la gare de Perpignan. Plus de vingt ans après les faits, Thibaut Solano reprend à zéro ce douloureux dossier dont l'issue judiciaire est toute proche. Personne jusqu'à présent n'avait osé écrire un livre sur un sujet aussi sensible. Ne dépendant pas de la presse locale, ce jeune Journaliste s'est lancé dans un travail gigantesque, avec un regard neuf, un certain recul et une totale indépendance.
Muni de son dictaphone, il a interrogé avec méthode une foule impressionnante de témoins majeurs ou secondaires, de la Suisse à l'Espagne. Loin du profileur impassible ou de l'enquêteur atteint de fascination morbide, Thibaut Solano se distingue par son empathie sincère envers les victimes et leurs proches. Il n'accable pas les policiers qui sont restés sur un échec et loue leur sérieuse implication dans l'affaire. Son récit se distingue par la sobre mise scène du déroulement de son investigation. Il décrit les lieux qu'il inspecte, dresse le portrait des gens qu'il rencontre, le tout avec quelques pointes d'ironie afin d'apporter un peu de légèreté dans cette sombre histoire. Il nous dévoile ainsi quelque uns de ses secrets et nous donne sans prétention une petite leçon de journalisme. L'on ne peut s'empêcher de comparer son travail à celui de Truman capote pour le style et George Orwell pour le côté investigation. Enfin, l'aspect le plus saisissant de l'ouvrage, au-delà des assassinats innommables commis sur ces jeunes femmes, réside dans les différents parcours de vies des suspects et coupables de l'affaire. Thibaut Solano nous dévoile un inquiétant théâtre d'ombres, peuplé d'individus vivant en marge extrême de la société. La lecture des disparues suscite une foule de questions ouvertes. Elles concernent essentiellement la notion d'humanité, ce fragile paravent qui sépare la civilisation de la barbarie.

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