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Critique de temps-de-livres


Luke Parker est un passionné de bandes dessinées et plus spécialement celles sur les super-héros. Alors, quand il s'aperçoit que c'est son frère aîné (qui préfère les devoirs aux bandes dessinées), Zack, qui reçoit des super-pouvoirs, on peut comprendre qu'il soit jaloux. Avec patience, il va essayer de montrer la voie super-héroïque à son frère. Une mission délicate alors que « Némesis est en route » (dixit Zorbon le Décideur).

Premier roman de David Solomons, Mon Frère est un Super-Héros adopte un ton original alors que l'histoire oscille entre hommage et parodie. Pour les lecteurs les plus âgés (le roman est à lire à partir de 9 ans), on pourra rapprocher le récit de Ralph Super-Héros (The Greatest American Hero). Cette série, créée par Stephen J. Cannell, raconte comme un enseignant de Los Angeles devient un super-héros. Des extra-terrestres lui offrent le costume, mais Ralph perd le mode d'emploi.
Ici, pas de mode d'emploi, mais à la place, le petit-frère de Zack, Luke, narrateur de l'histoire. A la différence de nombreux mentors, voire des passionnés de pop-culture, Luke est obsédé par le genre. Il ne voit le monde qu'à travers le prisme et la différence entre monde-réel et fictif est très mince. La bonne idée est de le raconter sur le ton de l'humour. Il est montré comme un gentil garçon, enfermé dans son monde. Les clins d'oeils malicieux, promis par l'argumentaire de presse, sont plutôt énormes. L'auteur essaye de ratisser large entre comics de super-héros, films et séries. Si trop de références tue la référence, on appréciera l'effort. On pourra toutefois se demander comment un frère qui cite (à 11 ans) des titres aussi adultes Watchmen, Dark Knight Returns ou Sandman peut être aussi peu réfléchi ?
Il va être difficile de chroniquer la suite sans révéler quelque chose. On va contourner la difficulté. Alors qu'on s'attend aux clichés sur les super-héros (cape, collant, masque, etc.), les super-méchants (repaire secret, rire sardonique, plan machiavélique, etc), David Solomon importe tout cela dans son roman, mais il le tourne à sa façon. le résultat est original. Son personnage maléfique est aussi méchant que ridicule, tenant tête haute au personnage de super-héros.
Les deux autres aspects qui sont racontés ici sont la lutte fraternelle et l'adolescence. Luke est encore un enfant et ne comprend pas les réactions de son frère envers leur voisine. A contrario, il ne comprend pas ses propres réactions envers la soeur de la voisine. Une soeur qui a les pieds sur terre, ne comprend rien aux super-héros mais essaye de découvrir l'identité de ce nouveau héros, avec l'aide de Luke…

L'aspect de la traduction est toujours délicat. Doit-on tout traduire littéralement ? Ici, la plupart des références sont respectées. Lorsque ce n'est pas le cas, le lecteur lambda ne se posera pas la question, mais le lecteur avisé, oui. La traductrice ignorait-elle les références citées ? C'est possible, mais à ma connaissance, des forums de traduction existent et certains traducteurs sont spécialisés sur la question super-héroïque. Une approximation qui est dommageable alors que le reste se lit tout seul.

Orienté jeunesse pour son ton, Mon Frère est un Super-Héros s'adresse à des lecteurs qui ont quelques références (ou ils ont un aîné qui peut leur expliquer). Au-delà de l'aspect super-héroïque, ce premier roman critique, de façon humoristique la différence monde réel/monde imaginaire et aborde l'âge de l'adolescence. Un mélange original qui plaira aux plus jeunes comme aux plus âgés.
Lien : https://tempsdelivresdotcom...
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