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Critique de MassLunar



Merci à Babelio et aux éditions Panini pour ce comics incomparable, perché et passionnant, Eight Billions Genies , un monde ou chacun possède soudainement son propre génie et a droit à un souhait.

Cela donne un joyeux bordel tragi-comique mais dans ce chaos, le lecteur s'accrochera à la destinée de huit survivants qui se retrouvent dans un bar avant l'apparition des génies. Ces huit personnes ne se doutent pas qu'elles auront un rôle essentiel dans le devenir d'un monde changeant brutalement au gré des souhaits égoistes et/ou bienveillants.
A l'écriture, Charles Soule, au dessin , Ryan Browne s'amusent comme des petits fous à retranscrire notre planète soumise aux caprices souhaitées des uns et des autres, du moins dans des premiers temps qui laissent libres cours à toutes sortes de fantaisies étalées sur des doubles-planches alarmistes ou à travers des découpages frénétiques. Tout est permis, tout est souhaitable, l'anarchie avide règne sur un monde devenu absurde et dangereux....

Au début de cette catastrophe, le gérant d'un bar perdu dans le Michigan a la présence d'esprit (ou de génie) de préserver son bar et toutes les personnes présentes de l'impact des souhaits ce qui en fait un lieu de paix pour lui et sept autres personnes. Au côté de Will Williams, le mystérieux barman, nous retrouvons un petit groupe de rock, un couple chinois ainsi qu'un père et son fils qui comme les autres milliards de personnes sur cette planètes se voient attribuer un génie.

L'intrigue est ambitieuse et aurait pu sombrer dans une sorte de fourre-tout déconcertant mais c'est sans compte la maitrise narrative de Charles Soule qui fait évoluer un récit linéaire entrecoupé de progressions temporelles, tout en gardant le fil de ces huit destinées majeures. A travers elle, nous suivons le devenir d'un monde d'abord subitement fou , qui passe sous un âge super-héroique puis qui se divise en différents havres de paix, des "oasis" où résident les survivants et où les génies peuvent faire l'objet de monnaie d'échanges alors que la population mondiale et que le nombre se réduit rapidement au fil du temps ...

D'une bd folle et post-apocalyptique , la lecture bascule ainsi vers une trame épique , réfléchie, non dénuée de sagesse sur l'avenir d'une humanité qui s'autodétruit par son égoisme, les génies n'étant là que pour accélerer le rythme.
Avec leurs apparances bleutées et leurs trames étoilées, ces huit milliards de petits génies sont comparable à des petites mascottes qui font irruption dans le style plutôt réaliste du dessinateur Ryan Browne ce qui donne un ton très décalé avec les multiples réactions de ces petites créatures animées au milieu de ces humains. Visuellement, c'est un titre fort appréciable avec une colorisation un peu flashy qui accentue cette ambiance un peu folle.

Porté par une intrigue qui ne perd pas de vue ces huit personnages principaux, les auteurs ont su délivré un comics qui s'amuse à mélanger du super-héros, de la distopie, de l'émouvant récit familial, de la quête de soi...
Eight Billions Génies est un super cocktail qui passe de l'amerturme à la joie, du rire au larmes sans temps morts, sans doute l'un des comics les plus génialement fous de ce début d'année.

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