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Critique de NicolaK


Eau de Spleen, c'est le nom du parfum qui flotte dans le sillage d'Estelle, dont Benoît, jeune sapeur-pompier est tombé fou amoureux. Présenté ainsi, ça sonne comme une romance... sauf que non.
Mais commençons par le début. Notre jeune pompier écrit son journal intime, et c'est par ce biais que nous allons vivre cette histoire, du moins son début. Tout se présente à peu près bien pour notre héros, puisqu'il exerce un métier qu'il adore et qu'en plus, il tombe amoureux d'Estelle, qui partage ses sentiments. C'est beau, pas vrai ?
Sauf qu'encore une fois, non... Benoît est amoureux, certes, mais il suffoque sous l'affection débordante d'une mère particulièrement envahissante, intrusive, et tout plein d'autres qualificatifs, qui m'ont amenée à me demander comment il faisait pour la supporter. En tout cas, l'arrivée de l'intruse n'est pas faite pour calmer les ardeurs maternelles.
Jusqu'ici, on est sortis de la romance et on pense tomber dans un truc familial un peu tordu, quoique banal.
Sauf qu'encore une fois, non... Lors d'une intervention sur l'incendie d'une usine de produits chimiques, le jeune homme est grièvement blessé (même plus que blessé) et sombre dans le coma. À son réveil, le seul sens dont il dispose désormais est l'odorat, sens qui l'aide à se raccrocher à la vie puisque l'effluve qui lui parvient est celui du parfum de sa bien-aimée.
Nous ne suivons donc plus l'histoire au-travers du journal intime, n'est-ce pas, vous l'aurez compris, mais au fil des pensées du pauvre pompier cloué sur son lit d'hôpital... et qui n'a aucun détail sur son état, pour parfaire le tableau déjà peu réjouissant.
Et c'est là que j'arrête de vous raconter l'histoire, parce que franchement, l'auteur le fait vraiment mieux que moi.
Cette nouvelle, j'ai juste envie de dire : wahou ! Ça résume bien, je trouve, non ? Alors que dire de plus ? Que Frédéric Soulier a encore une fois frappé très très fort... mais en douceur. Il n'en a fait ni trop, ni pas assez.
De l'émotion, oui, mais empreinte de pudeur, de retenue. Il a laissé au lecteur le choix d'opter pour ce qui lui convenait, et à mon avis, ce n'est pas si facile que ça. Mes tripes ont joué au yo-yo tout du long... et ce final... (encore un wahou !) Je ne m'y attendais absolument pas.
Par contre, qu'on ne vienne pas me parler d'amour, fût-il maternel. L'amour, c'est parfois laisser partir, quelle que soit la manière. Vous comprendrez ce dont je parle en lisant le récit. La possessivité qui atteint ce degré, non, ce n'est définitivement pas de l'amour.
Sur cet intermède, je vais vous laisser en disant un grand bravo à Frédéric Soulier. Des auteurs comme lui, on en rencontre beaucoup trop rarement.
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