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Critique de danielleshelton


Il y a quelques mois, j'ai écrit une critique du livre précédent, Un cadavre de classe. Je réitère ne pas comprendre pas que ce livre censé être destiné aux jeunes de 12 ans ait eu un prix littéraire et soit devenu une lecture obligatoire dans certaines écoles du Québec, notamment à Laval. Pire encore, il y a cette suite que les bibliothécaires et les profs recommandent, voire imposent aux ados. Si j'ai lu ces inepties, c'est que ces livres ont été imposés à mon petit-fils, à l'école Georges-Vanier de Laval. Et cela fait des années que la Commission scolaire de Laval les met dans les mains de nos ados. J'ai trouvé sur Babelio cette critique signé cslaval, en date du 22 février 2010 : «Voici un roman plein d'humour pas drôle… Les élèves de secondaire un ne comprennent pas l'humour de l'auteur et trouvent l'histoire un peu simple. Par contre, roman idéal pour commencer à enseigner le schéma narratif.» Comme si le message et la forme n'avaient aucun lien.
Les jeux de mots de ces livres – de mauvais goût pour la plupart, en plus de n'être compréhensibles que par des adultes lettrés – font penser à Hôtel Transylvanie, une série de films aussi détestables que ce roman dans un contexte d'éducation. Est-ce vraiment cela que nous devrions transmettre à nos enfants : l'image d'un professeur incompétent détesté de tous et dont le principal de l'école ne parvient pas à «se débarrasser», l'acceptation sociale de l'expression de la haine envers lui, de la vengeance personnelle et de la satisfaction de le savoir enfin mort, les allusions grivoises, les raisonnements bêtes de personnages ignares, sans compassion (je pourrais continuer...)?
De l'humour ? Peut-être, mais pour qui et pour transmettre quel système de valeurs sociales? C'est mon Prix Citron. Poubelle. Dommage, car si le contenu narratif est on ne peut plus navrant, la structure originale pourrait soutenir une histoire contribuant «au développement du rôle de citoyen responsable, conscient de ses droits mais aussi de ses responsabilités» (extrait des «Orientations pédagogiques du ministère de l'Éducation du Québec). Est-il devenu rétrograde de proposer à nos jeunes des modèles de bon sens?
Je ne dis pas qu'on doit rendre obligatoire la lecture des classiques européens (ce que certains ont proposé récemment dans des entrevues télévisées), je dis qu'il existe de la littérature québécoise contemporaine qui mérite d'y intéresser nos ados. Que ces romans-là de Robert Soulières n'en font certainement pas partie. Je demande au ministère de l'Éducation et aux commissions scolaires de réfléchir aux conséquence de ces lectures, je suggère de former un comité indépendant de lecteurs pédagogues pour établir des critères de choix et une liste de lectures dignes de nos valeurs québécoises citoyennes et positives. Une liste qui résiste aux pressions des maisons d'édition, si cela existe actuellement. Et à l'idée aberrante qu'il n'y a que ce genre de littérature qui intéresse les ados.
Le philosophe Normand Baillargeon, entendu au Canal Savoir, me donne raison. Lui et moi – et j'espère de nombreux adultes des milieux de l'éducation –, partageons cette posture professionnelle : en bref, pour transmettre une culture générale, il faut s'inscrire dans une logique de propositions, l'inverse de la logique dominante de réponses à une demande.
J'ai un PhD en éducation, un brevet d'enseignement. Je suis prête à m'investir dans un projet de propositions de lectures formatrices pour nos ados. C'est important et urgent. Quelqu'un me suit ?
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