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Critique de karineln


Le titre est bien trouvé de ce premier roman instructif pour dire la torture du coeur maltraitant, la souffrance du bourreau et les failles de ses victimes. Paul est le mâle-épris, le frustré laid, l'homme à l'enfance détruite. le livre se divise en trois parties et se décline en trois temps du déclenchement au passage à l'acte jusque la tentative de réparation de l'agresseur : le devenir de l'homme violent qui tabasse, enferme, exige, rabaisse, force…
La démonstration est irréprochable et juste, peut-être à l'excès trop décortiquée pour moi. Les mots sont hachés, répétitifs, et se multiplient, s'ajoutent pour s'assurer de bien expliquer, transmettre le suc, l'essence du fiel malade dont sont porteurs chacun des antagonistes, chacun dans son rôle, celui qui frappe, celle qui reçoit, une autre qui prépare, alimente le terrain…Aucun regard n'est jugeant et pourtant parfois la voix narrative, sous la forme d'un italique et d'une adresse directe, s'en prend directement à Paul, le provoque, le surprend, ne lui laisse aucun répit pour ne surtout pas laisser se planquer les sensations acides et brûlantes de Paul, agresseur traqué par son propre ressenti, ici exacerbé par cette voix-conscience intraitable.
Le point de vue est intéressant, pertinent, et indéniablement très juste, oui admirablement démontré. Il m'a manqué l'élan fictionnel, l'envol d'une écriture, la richesse d'un imaginaire pour accrocher davantage tout en reconnaissant à ce premier roman une belle volonté, une démarche, comme un vécu peut-être digéré qui a encore besoin d'être entendu et reconnu. Ce livre dans ce sens est selon moi courageux, indispensable pour mieux saisir tous les enjeux, les nuances, les blessures traînées, étouffées, ravalées à l'origine des frustrations incendiaires et assassines. Et sa valeur réside, paradoxalement, dans cette démonstration brillante.
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