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Critique de Fandol


Le coeur battant du monde est une gigantesque fresque dans laquelle le talent de l'auteur réussit à lier personnages et événements réels à la fiction. Indispensable pour raconter et surtout pour intéresser et captiver le lecteur.

Comme avec Magda Goebbels, dans son premier livre, Ces rêves qu'on piétine, Sébastien Spitzer redonne vie à des personnages disparus en nous plongeant dans leur quotidien. J'ai ainsi apprécié de découvrir qualités et défauts de Karl Marx, le Maure, et de Friedrich Engels, le riche industriel qui pouvait pratiquer la chasse à courre avec des lords puis pousser ses ouvrières à se révolter tout en les traitant bien mieux que tous ses collègues.
Surtout, il y a ce héros du livre, Freddy, le fils de Karl Marx, né d'une nuit d'amour avec la bonne. C'est lui, enfant, que l'on peut imaginer voir sur la couverture du livre, confronté à la misère, à la faim, dans ce Londres du XIXe siècle si bien décrit dans ce livre comme l'avait fait Charles Dickens.
Je me suis attaché à Charlotte, une Irlandaise, personnage fictif si généreux malgré tout ce qu'elle subit, puis à Lydia, sortie de la misère par Engels. Elle se révolte contre sa couardise et son suivisme, cédant toujours aux volontés de la femme du Maure, Johanna von Westphalen, une Allemande comme son mari et Engels, en rupture avec la noblesse rhénane dont elle est issue.
C'est vrai que j'ai eu du mal à voir derrière le Maure ce Karl Marx, l'auteur du Capital, oeuvre fondamentale dont on parle depuis si longtemps. L'auteur explique bien ce surnom dû à son apparence physique mais ce n'est pas évident, surtout après avoir vu le Jeune Karl Marx, l'excellent film de Raoul Peck dont August Diehl joue le rôle principal. En cours de lecture, les images du film me revenaient en mémoire car le réalisateur était très bien documenté.
Dans le coeur battant du monde, j'ai beaucoup apprécié le tableau fait par l'auteur de l'industrie anglaise, où ce coton venu d'Amérique, obtenu grâce au travail et au sang des esclaves, donne du travail aux enfants comme aux adultes dans des conditions effroyables. La guerre de Sécession aussi est vue sous un angle plutôt réaliste, loin des clichés qui classent les bons d'un côté et les méchants de l'autre.
Enfin, le combat des Irlandais pour l'indépendance m'a passionné. Tant de violence, tous ces morts, toutes ces souffrances qui sont encore loin de leur épilogue en 1867, cela m'a beaucoup touché.

Une nouvelle fois, Sébastien Spitzer prouve qu'il sait raconter, après s'être énormément documenté. Surtout, il n'hésite pas à citer les lectures qui l'ont inspiré, ce que j'apprécie beaucoup à la fin d'un roman de ce style.

Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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