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Critique de Franz


Franz
23 novembre 2017
La gueule ouverte
Quand la cloche « Marie » de l'église Saint-Germain-l'Auxerrois sonne à toute volée le tocsin dans la nuit du 23 au 24 août 1572, la Saint-Barthélemy devient pour les siècles à venir et les futures consciences dépassées, un déferlement de haine sanguinaire et de sauvagerie aveugle, une guerre civile brève, d'une intensité inouïe, menée tambour battant contre les protestants emmurés dans Paris. Viols, massacres, pillages constituent le credo d'une population étriquée, frustrée et débridée.
Le second volume de la trilogie consacrée à la sinistre nuit parisienne débute sur une harangue nocturne apte à galvaniser les badauds amassés et lancée par un homme d'église illuminé. Les massacres s'ensuivent et s'enfilent au long des ruelles et des épées. Les morts dénudés et entassés deviennent plus « becquetés que dés à coudre ». Au Louvre, Charles IX se lamente de la tournure démente prise à partir de sa décision consistant à ne s'en prendre qu'aux chefs militaires protestants. Il ne voulait pas une telle tuerie mais sa mère Catherine de Médicis, son frère cadet Henri, duc d'Anjou envisagent déjà les bénéfices politiques qu'ils pourront extraire de cet enfer. Pour le huguenot Elie Sauveterre, la rue pavée de sang va être longue et rude jusqu'à Henri de Navarre tenu au Louvre dans la chambre de Marguerite de France, future reine Margot.
Alors que le 1er tome était porté par un souffle épique haletant, le second volume semble marquer le pas quand bien même la fureur explose à chaque case. Peut-être est-ce dû à la répétition de trognes vociférant, bouches baveuses grandes ouvertes, yeux exorbités ou encore au déroulement du récit manquant de fluidité (qui fait quoi et pourquoi) ? Nonobstant ces remarques, le dessin d'Eric Stalner, au diapason des couleurs de Florence Fantini, est beau et expressif, les décors reconstitués sont fouillés et les mises en page multiplient les angles de vue avec brio.
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