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Critique de Presence


Ce tome est le troisième de la collection, après Décennies : Marvel dans les années 40 - La Torche Humaine contre le Prince des Mers et Décennies: Marvel dans les Années 50 - Captain America. Il comprend les épisodes ou des extraits des numéros Amazing Spider-Man 1, 8, 14, 16, Amazing Spider-Man Annual 2 & 3, Strange Tales Annual 2, Avengers 11, Daredevil 16, 17 et 27, X-Men 35, Fantastic Four 73, Fantastic Four Annual 1 et Tales to Astonish 57. Il commence par une introduction d'une page rédigée par Jess Harold listant les principaux événements survenant dans les épisodes présents. Stan Lee a co-écrit toutes ces histoires, à l'exception du numéro des X-Men écrit par Roy Thomas. Jack Kirby a dessiné les épisodes Fantastic Four Annual 1, Amazing Spider-Man (ASM) 8, 73. Steve Ditko a dessiné Amazing Spider-Man 1, 16, ASM Annual 2. Tales to astonish 57 est dessiné par Dick Ayers, Avengers 11 par Don Heck, Daredevil 16 & 17, ASM Annual 3 par John Romita senior, Daredevil 27 par Gene Colan, X-Men 35 par Werner Roth.

Spider-Man s'introduit dans le Baxter Building pour impressionner les Fantastic Four et se faire embaucher. La rencontre tourne au vinaigre. Spider-Man va chercher l'aide de Human Torch (Johnny Storm) dans le pavillon des Richards à Long Island, mais une petite incompréhension retarde leur coopération. Spider-Man se retrouve devant le pavillon des Richards alors que Johnny Storm accueille ses invités à sa fête d'anniversaire ; Spider-Man veut lui rabattre son caquet. Dans une grotte, lors d'un combat contre Green Goblin, Spider-Man se retrouve face à Hulk. Afin d'occuper les superhéros à autre chose, Egghead (Elihas Starr) envoie un message à des fourmis, les avertissant que Spider-Man va s'en prendre à Giant Man (Hank Pym). du coup ce dernier envoie Wasp (Janet van Dyne) à la recherche de Spider-Man et le combat s'engage rapidement. Matt Murdock accompagne Foggy Nelson et Karen Page au cirque où se produit Ringmaster (Maynard Tiboldt) et sa troupe. À la même représentation, Spider-Man a décidé de se produire sans y être invité pour montrer quel acrobate il est. Dans le futur, Kang a conçu un nouveau plan pour se débarrasser des Avengers dans le présent : y envoyer un robot de Spider-Man qui va s'en prendre aux Avengers. le vrai Spider-Man se retrouve mêlé à cette tentative.

Xandu a réussi à réunir les 2 moitiés du sceptre de Watoomb, en envoyant 2 gros bras en récupérer une chez Stephen Strange. Les gugusses se sont fait remarquer par Spider-Man qui a vite fait de se retrouver dans une dimension magique. le Maraudeur Masqué a embauché des gros bras et les a habillés de costume de Daredevil. L'un d'eux s'en prend à Spider-Man. Pendant dans ce temps-là, Franklin Nelson laisse entendre à Karen Page qu'il pourrait être Daredevil. Grâce à l'aide de Daredevil, Thor réussit à contacter Spider-Man et à lui proposer d'intégrer les Avengers. Il doit passer un test : ramener Hulk dans leur quartier général. le Maraudeur Masqué est de retour et il fait équipe avec l'Homme Échasse. Ils réussissent à enlever Matt Murdock, Karen Page et Franklin Nelson, persuadés que l'un d'eux est Daredevil. Stilt-Man tombe sur Spider-Man lors du casse d'une bijouterie. Alors que Peter Parker se détend dans la nature du côté de Westchester, il doit se battre contre un robot, puis contre les X-Men. Les Fantastic four son persuadé que Victor von Doom a pris possession du corps de Daredevil, mais ce dernier a réussi à s'en libérer sans qu'ils le sachent. Cette situation va également impliquer Spider-Man et Thor.

Avec cette collection en 8 tomes, l'éditeur Marvel a décidé de revisiter chacune des décennies de ses 80 ans d'existence, en commençant par les années 1940 lorsqu'il portait le Timely, puis les années 1950 pour les productions Atlas, et il attaque l'ère Marvel avec les années 1960. Les épisodes contenus dans ce tome sont parus entre 1963 et 1968. L'ère Marvel a commencé en 1961 avec la parution du numéro 1 de la série Fantastic Four. Ici, l'éditeur a choisi de privilégier les rencontres entre Spider-Man et d'autres superhéros, mettant ainsi en avant qu'il s'agit d'un univers partagé, que les personnages d'une série peuvent rencontrer les personnages d'une autre série, puisqu'ils évoluent tous à Manhattan ou dans les environs. En fonction de la sensibilité du lecteur, cette interconnexion peut constituer la preuve de la richesse de cet univers, ou au contraire sa pire faiblesse permettant aux scénaristes paresseux de se contenter de faire vivre les superhéros entre eux, de manière stérile.

Il est très difficile de porter un jugement sur ces épisodes car ils font partie des fondations de l'univers partagé Marvel, et en sont pour certains des pierres angulaires parce qu'ils contiennent les premières apparitions de personnages récurrents. de la même manière, il est difficile de porter un regard critique et encore moins objectif sur les dessins, sans les replacer dans leur contexte, sans rappeler que Steve Ditko et Jack Kirby étaient les coauteurs de ces récits, les co-créateurs de ces personnages, de cet univers, de cette mythologie. Il est possible d'indiquer qu'une partie significative de ces rencontres comportent des incompréhensions, un peu de jalousie (de la part de Spider-Man vis-à-vis de Johnny Storm), de défiance a priori en dépit des faits (Daredevil envers Spider-Man, les X-Men en vers Spider-Man). Indépendamment de la réalité de qui a contribué pour quelle part dans ces histoires, Stan Lee a écrit ou coécrit la majeure partie des comics Marvel de 1961 à 1966, ce qui est d'ailleurs reflété dans cette sélection qui ne comporte qu'un seul épisode écrit par quelqu'un d'autre (Roy Thomas). le lecteur note immédiatement le volume important de texte, une volonté de Stan Lee pour montrer que ses bandes dessinées ne s'adressaient pas à des illettrés et que les personnages faisaient usage d'un vocabulaire étendu. Avec le recul, il peut observer que certains textes décrivent pour partie le dessin qu'ils accompagnent, mais assez rarement. Il remarque aussi que Lee n'hésite pas à briser le quatrième mur et à s'adresser directement au lecteur pour attirer son attention sur la qualité du suspense, sur le fait que le récit commence par une scène d'action échevelée, ou sur la qualité du dessin d'une case. Les intrigues reposent sur les actes criminels de méchants voleurs (Egghead, Ringmaster) avec une technologie d'anticipation, ou de méchants assoiffés de pouvoir (Kang ou Xandu) disposant également d'une technologie d'anticipation ou de superpouvoirs.

D'une manière générale, les capacités des superhéros restent encore assez proches de celles d'un être humain en termes de force : Hulk est une très grosse brute, mais il ne s'agit pas encore du monstre avec des muscles partout capable de démolir un gratte-ciel à main nue. Il faut attendre le dernier épisode du recueil (Fantastic Four 73) pour retrouver le style classique de Jack Kirby & Joe Sinnott. le lecteur familier de John Romita senior repère l'élégance légendaire de ses dessins dans quelques-unes de ses cases. Il remarque que Steve Ditko encre Jack Kirby à 2 reprises : pour Strange Tales annual 2 et Amazing Spider-Man 8. Gene Colan impressionne déjà par la fluidité de ses mouvements dans Daredevil 27. le lecteur reprend conscience (s'il l'avait oublié) d'à quel point les dessins de Steve Ditko portent la marque de sa personnalité, avec des poses de personnages très différentes de celles de Kirby, et des protagonistes plus frêles, moins imposants physiquement. Outre la curiosité de replonger dans cette sélection d'histoires des années 1960, le lecteur (re)découvre un épisode dont le plaisir de lecture n'a pas diminué avec les décennies passées : Amazing Spider-Man annual 2 paru en 1965. D'une certaine manière, Steve Ditko fait se rencontrer ses 2 personnages : Spider-Man et Doctor Strange, le premier se trouvant transporté dans le monde du second. La narration reste empreinte des caractéristiques de l'époque, en particulier une narration tout public et des phylactères copieux et explicatifs. Ceci n'empêche pas de ressentir l'étrangeté de la dimension spirituelle dans laquelle Spider-Man se retrouve transporté, ainsi que l'existence de connaissances antiques accessibles uniquement à une poignée de sachants qui ne maîtrisent pas complètement le maniement des énergies qu'elles mettent à leur porté.

Comme pour les précédents tomes, l'intérêt du lecteur dépend de ce qu'il est venu chercher. En effet cette anthologie picore quelques épisodes de plusieurs séries, ayant en commun de contenir des rencontres entre des superhéros Marvel. À l'évidence, il s'agit de mettre en avant la nature interconnectée de cet univers partagé. C'est également l'occasion pour le lecteur de (re)découvrir ces épisodes qui constituent un échantillon de ce qu'étaient les comics Marvel à l'époque, attestant de l'omniprésence de Stan Lee et de son bagout de bateleur, mais aussi des valeurs qu'il met en avant au travers de ses personnages, de leurs imperfections et de leur comportement parfois infantile, des caractéristiques de la narration visuelle, avec la force des dessins de Jack Kirby, l'étrangeté de ceux de Steve Ditko, parfois l'élégance de ceux de John Romita senior, et déjà la fluidité des mouvements de ceux de Gene Colan. 4 étoiles, le thème ayant orienté le choix des épisodes et fait choisir des histoires souvent anecdotiques.
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