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Critique de isabroot


« Où résident le bonheur et la plénitude, si ce n'est dans les livres, la poésie et la connaissance ? » Voilà que je termine - à regret - cette saisissante trilogie. Malgré certaines longueurs, ce roman, car il s'agit bien d'un seul roman en 3 tomes, est bouleversant. L'histoire d'un gamin pêcheur dont l'existence change radicalement à cause d'un poème qui provoque la mort de son compagnon de bateau.
Après le magnifique "Entre ciel et terre", le très beau (mais un peu long) "La Tristesse des anges", Jón Kalman Stefánsson conclut sa trilogie avec l'émouvant (mais trop long) "Le coeur de l'homme". Si les deux premiers volumes s'attardent beaucoup sur les magnifiques paysages de l'Islande, le dernier volet se penche sur les coeurs, et c'est ce qui fait parfois sa faiblesse. Dénonçant les injustices faites aux faibles, notamment aux femmes, aux artistes et aux pauvres, il donne la parole aux opprimés qui n'ont que la poésie et l'amour pour affronter la violence, l'égoïsme, les rumeurs, le pouvoir et la cupidité. Trop de longueurs, trop de grandes phrases, trop de personnages secondaires et parfois caricaturaux. Mais ne boudons pas notre plaisir. La fin du roman est intense et grandiose, et renoue avec l'émotion du premier volume. La trilogie déploie la sublime et mélancolique beauté des paysages islandais au fil des saisons, paysages de glace et de neige, de montagnes et de fjords vertigineux, de mer nourricière et impitoyable. Elle nous conte des destins difficiles, des personnages rugueux mais attachants, confrontés à une nature violente. Comment vivre dans cette île aux hivers longs et obscurs, entrainant à sa suite famines et épidémies, et aux étés tellement courts que l'on dirait parfois qu'ils n'existent pas ? Un roman âpre et beau, qui parle de mort, de douleur, de deuil, de l'absence, mais aussi d'amour, de désir et d'espoir. Jón Kalman Stefánsson touche l'universel dans chaque vie humaine, son univers est fragile et souvent tragique mais riche, vivant et généreux. Il nous parle aussi de la difficulté à dire et partager ses émotions, et de l'envie impérieuse de transfigurer tout cela par les mots.

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