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Critique de nilebeh


Maya est professeure de littérature à l'université de Columbia (NYC), comme son mari Stephen. Ils sont issus d'un milieu aisé, vivent confortablement à New York, dans un quartier de « brownstones » (maisons cossues en grès brun-rouge des quartiers huppés de NYC ou de Nouvelle-Angleterre). Ils ont deux enfants, Ellie, l'aînée, superbe jeune fille, a une adolescence difficile, de mauvaises fréquentations qui l'entraînent vers la drogue et les conduites à risques. Benn, le cadet est plus facile à gérer car il est bien dans le moule des étudiants américains de bonne famille.

Ce roman raconte l'histoire de cette famille d'intellectuels selon une alternance de temps : 2011, 2013. Avant et après le drame. Avec, par ailleurs, des flash backs qui permettent de raconter les événements vécus par Maya (la fuite de sa mère, le comportement plus que trouble de son père, sa grossesse, sa rencontre avec son mari, ses étudiants).

Quand les parents s'aperçoivent qu'elle part à la dérive, entre drogue et avortement, Ellie est envoyée en Floride chez une amie de Maya, afin de se restructurer, de repartir d'un bon pied. Elle a pour mission d'être responsable d'un petit garçon, Jack, à la fois très en avance et en grande difficulté relationnelle. On dit qu'il présente des signes autistiques. Devenir responsable de plus petit qu'elle va-t-il la faire grandir ? C'est que souhaite ardemment sa mère, totalement perdue dans sa façon de gérer sa fille.

Le rythme de ce livre est plutôt lent, l'histoire se déroule comme un patchwork dont les pièces s'assemblent progressivement. Ce qui en ressort, ce sont les difficultés de la mère à parler à sa fille, à la comprendre, à la guider. Une sorte de mur les sépare, fait de non-dits, d'exigences incomprises et refusées. Nous savons tous combien la communication devient difficile quand l'enfant devient adolescent. Ici, la mère est totalement dépassée par ce que devient sa fille. Ses efforts louables pour la faire rentrer dans le moule de la bonne bourgeoisie américaine sont à la fois navrants et irritants.Car enfin, n'a t-elle pas tout pour être heureuse ? L'argent, la culture, la sécurité, une villa très chic à Cape Cod (là où les Kennedy ont leurs propriétés).


Le titre original « Hold still » signifie « ne bouge plus », un peu ce que dirait un médecin prêt à vous faire une injection. Et c'est plutôt cela : Maya est comme tétanisée par ses relations avec sa fille.

Les thèmes abordés sont intéressants et parlent à toutes : celui des relations mère-fille, celui de la difficulté à vivre sa vie d'adulte quand on est mère (Maya essaie de faire « des trucs d'adulte » en allant au MoMa, le bébé blotti contre sa poitrine) et, malgré un certain nombre de longueurs, le livre est intéressant.
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