AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Mimimelie


Les faussaires ont toujours existé. On se souvient du célèbre Hans van Meegeren le légendaire copiste de Vermeer qui trompa les experts jusqu'à ce qu'il fit affaire avec Goering (les nazis, de leur côté, ne se privaient pas de piller des dizaines de milliers d'oeuvres d'art à travers l'Europe occupée…), ce qui lui valut d'être poursuivi après la guerre pour collaboration.
Mais il n'a échappé à personne que, avec la flambée du marché de l'art contemporain, les faux se sont multipliés sur le marché de ces vingt dernières années et sont devenus le cauchemar des experts (affaires Beltracci, Knoedler…)

Mais quoi ? les affaires de faux exhalent-elles encore un parfum de scandale ? On peut en douter quand on voit que dans tout ce beau monde, nombre de veuves et autres divers ayants droits mêmes, ne se sont guère fait prier pour monnayer des certificats d'authenticité, ou qu'en janvier de cette année a eu lieu une curieuse exposition au Musée de Springfield au Massachussetts … de faux ! et que, comble, des dizaines de milliers de dollars ont été dépensés pour assurer certaines des oeuvres prêtées, notamment justement une tête de Christ de Meegeren en provenance des Pays-Bas…. Si ce n'est pas faire feu de tout bois ? Tout est bon dans le cochon.

Mais venons-en à ce livre. David Stein est l'un de ces faussaires talentueux qui réussit même à tromper Picasso en personne.
Son père était médecin, collectionneur d'art et de peinture, passionné de musique, il le destinait à une carrière de pianiste et accessoirement de médecin… mais les événements de 1940 en décidèrent autrement.

David Stein conte ici le roman de sa vie, son enfance, son adolescence, son service militaire en Afrique où chargé de la décoration du mess des officiers, s'accentua son goût pour la peinture.
Son retour à Paris, ses indécisions, les petits boulots, le faisceau d'évènements et de rencontres qui l'amenèrent à devenir David Stein ou plutôt sa quinzaine de pseudonymes, et son incroyable et rocambolesque épopée en Europe et outre Atlantique jusqu'au bout du bout du banc.

Au risque de paraître un tantinet amorale, je n'ai pu m'empêcher de trouver le personnage attachant et tout compte fait plus respectable et moins cupide que ses « clients »…
Son récit est écrit tout en simplicité, avec des accents de sincérité qui vous rendent le personnage plutôt attachant (mais bon, n'oublions pas que c'est un faussaire hors pair) même si au fond on perçoit bien une jolie dose de vanité, En tout cas ce roman très instructif au demeurant pour ceux qui ignoreraient encore les duperies de ce milieu, se lit en un éclair.
Commenter  J’apprécie          130



Ont apprécié cette critique (13)voir plus




{* *}