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Critique de MadameTapioca


« Je dois dire une chose - je n'ai jamais pris autant de plaisir à mon travail qu'avec ce livre. Je suis aussi excité que le jour où je l'ai commencé. Mon énergie n'a pas décru. Je continue de penser que c'est LE LIVRE, en ce qui me concerne. Auparavant, j'ai toujours gardé quelque chose en réserve pour plus tard. Ici, je ne retiens plus rien. Ce n'est pas un entraînement pour l'avenir. C'est ce pourquoi je me suis entraîné. »

Du 29 janvier au 1er novembre 1951, Steinbeck écrit quotidiennement à son ami et éditeur Pascal Covici alors qu'il entame la rédaction d'À l'est d'Eden. Sur les mêmes cahiers, il rédige d'un côté la lettre et de l'autre le roman. C'est comme un échauffement avant de se mettre au travail. Il fait part à son ami de ses intentions, de ses doutes, de ses difficultés, de son enthousiasme pour son roman mais partage aussi de nombreux détails de sa vie privé et de son quotidien.

Dès le départ, Steinbeck conçoit son futur livre comme son grand roman. Il en est totalement exalté ! Il désire que tout le livre soit en contrastes, en équilibre et souhaite « maintenir une tonalité très basse et laisser le lecteur apporter l'émotion ».
D'un côté tout semble extrêmement maîtrisé et réfléchi et de l'autre le livre semble imposer son propre rythme à l'auteur. Steinbeck se fait gouverner par ce livre qui grandit tout seul et par la nature mouvante de l'histoire.

On découvre que le titre de départ n'était pas celui que nous connaissons. D'abord « La vallée de Salinas » puis « Ma vallée » puis « Le signe de Caïn » avant d'arriver à celui qui s'imposera et restera à la postérité.

Si vous avez lu le roman, vous serez très intéressé par le long et profond questionnement de Steinbeck sur le sens du mot « timshel », sur sa traduction exacte.

On perçoit parfaitement toute la rigueur de l'écrivain. Rigueur qui va se nicher dans les moindres détails comme l'importance du crayon (sa taille, sa longueur) et de l'utilité du taille crayon. On découvre d'ailleurs la quantité astronomique de crayons qu'il use!

Et puis il y a le Steinbeck intime. Celui qui se fait du soucis pour ses deux garçons, celui qui semble parfaitement heureux de partager la vie d'Elaine.
On le découvre aussi bricoleur, constructeur, inventeur, se réjouissant par exemple d'avoir enfin un établi de menuisier.

Une lecture indispensable pour les fans de
Steinbeck qui donne furieusement envie de relire ce chef d'oeuvre avec ce nouvel éclairage sur les intentions de l'auteur.
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