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Critique de florigny


Michel Steiner annonce la couleur : Petites morts dans un hôpital psychiatrique de campagne est un manifeste anti-psychiatrie, post-facé par Bernard de Freminville, psychiatre dont la thèse de médecine s'intitule “La raison du plus fort. Traiter ou maltraiter les fous ?”. A la suite de ses recherches pour cette parution universitaire, il a abandonné la psychiatrie pour devenir éditeur.


L'auteur informe que si ses personnages sont nés de son imagination, tous les sévices infligés aux internés du XIXème siècle sont bien réels, historiques et documentés. Sous couvert d'un roman noir, l'auteur invente une intrigue policière aux personnages savoureux parmi lesquels un psychanalyste joueur de poker ou un flic érudit et latiniste.


Trochin, psychiatre à Prémont (Prémontré ?) est assassiné. Michel Steiner  lui a réservé, en s'amusant beaucoup, quelques-uns des sévices infligés par Charcot à ses malades : séquestré durant 5 semaines, bourré d'hormones destinées à modifier son sexe, émasculé, empoisonné au cyanure, une sorte de concentré de tous les traitements infâmes réservés aux déviants du XIXème siècle.


Dans ce polar qui est également une leçon d'histoire de la psychiatrie, Charcot en prend plein son grade : il torturait publiquement "ses hystériques " pour lutter contre leurs attaques d'orgasmes avec des prises de température vaginale, des lavements au clystère, des sangsues sur le vagin, excisions du “nerf” incriminé dans les dérèglements sexuels, blessures sur le corps volontairement infectées pour distraire l'esprit de la malade de ses propres pensées, j'en passe et des meilleures comme la pendaison, l'estrapade, ou l'origine des électrochocs. Bref, un polar pour soigner notre ignorance !
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