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Critique de AgnesdeC


L'originalité de l'essai de Charles Stepanoff est d'aborder l'écosystème de la chasse d'hier et d'aujourd'hui avec une méthodologie d'anthropologue, comme il l'a fait dans ses précédents travaux auprès de peuples chasseurs-cueilleurs du Nord de l'Europe.

Notre société moderne a classé les animaux en trois catégories, les animaux-enfants, nos compagnons souvent urbains, castrés, privés de vie sociale et de liberté ; les animaux-matières premières, que l'on consomme en se tenant à l'écart de leur mise à mort (cette mise à l'écart incluant les agriculteurs et les salariés des abattoirs), et enfin, les animaux sauvages, objets de batailles et d'incompréhension réciproques entre agriculteurs intensifs et chasseurs, animalistes et gestionnaires.

Les parallèles avec la chasse de type néolithique, la chasse du moyen-âge (qui introduit une ségrégation sociale dans l'accès aux différents types de chasse), permettent de relire les rituels traditionnels et nés-traditionnels. L'impact des immenses changements opérés dans l'agriculture depuis la deuxième guerre mondiale sur les populations sauvages proches de l'homme est également discuté en regard de celui des chasses traditionnelles. Enfin, le regain des chasses bourgeoises et seigneuriales avec exclusion ou exploitation des ruraux est observé et discuté.

Ce livre pourrait être une base de discussion factuelle entre pro et anti-chasse. Il pourrait inspirer des politiques agricoles efficaces pour tenter d'enrayer l'extinction du petit gibier de nos campagnes, et dépassionner la gestion des populations de grands gibiers. Il pourrait permettre d'introduire plus d'éthique dans le sort réservé aux animaux d'élevage et de compagnie.
On peut rêver…
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