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Critique de Selvegem


Encore une excellente découverte chez le Chat Noir !
Apolline a l'air d'avoir une vie dont toute jeune fille pourrait rêver : elle vit dans une demeure magnifique, sa mère Ornella Romanovska est une célèbre mannequin, Arnaud – le beau gosse de sa classe – est apparemment attiré par elle.
Mais il ne faut jamais se fier aux apparences... {TW violence et anorexie} Car en effet, Apolline – surnommée Apocalypse – préfère s'habiller à la mode punk, se questionne souvent sur son père qu'elle ne connaît pas, a un intérêt certain pour l'Allemagne, se méfie de la nourriture et du gras, ce qui lui vaut des surnoms comme « sac d'os » par ses charmants (non) petits camarades. Elle a deux très bon amis, mais subit un harcèlement quotidien en cours, ce qui la pousse souvent à attaquer d'abord pour se défendre. Ses cours préférés : le français et l'allemand, grâce aux deux professeurs qu'elle idolâtre.
Je connaissais déjà Marianne Stern grâce à ses romans précédents, Smog of Germania et Scents of Orient, également parus chez le Chat Noir. Alors, je me suis tout de suite intéressée à Tu es belle Apolline, d'abord grâce à la couverture, mais aussi grâce au résumé, qui promettait une lecture forte en émotions.
Apolline est une jeune fille qui casse les codes, elle a un tempérament explosif et à fleur de peau, elle est victime d'anorexie, a une relation conflictuelle avec sa mère, et elle très intelligente mais son ennui et sa paresse lui font vite sécher les cours. Bref, c'est un personnage que j'ai peu rencontrée dans mes lectures, et qui a le mérite de montrer plus de « diversité ». Apolline est peut-être difficile à aimer – encore que moi je m'y suis attachée très rapidement ! – mais c'est une personne devant laquelle on ne peut pas rester indifférente, et à laquelle on s'identifie très bien. Elle a certes de graves problèmes, une relation conflictuelle avec tout le monde, et une agressivité assez marquée, mais... Mais on comprend très bien son évolution et comment elle en est arrivée là. Apolline s'est construite seule, avec un père inconnu et une mère qui devait toujours faire attention à son poids à cause de son métier ; elle a peu d'amis proches et elle est souvent rejetée dans son lycée...
Marianne Stern nous présente l'anorexie de manière très fine, et absolument pas de manière moralisante. Nous sommes dans un récit à la première personne, nous avons donc la possibilité de connaître les pensées d'Apolline et de voir comment elle gère les changements de son corps, que ce soit sous l'effet de l'adolescence ou à cause de l'anorexie. Il y a bien sûr la maigreur et les mutilations, mais aussi la perte des cheveux et des règles, les dents qui commencent à se déchausser, les problèmes de sommeil et avec la nourriture, et ce sentiment constant de mal-être, de haine par rapport à soi-même. C'est décrit de manière très touchante, délicate, et j'ai été très émue par tout ce qu'endure Apolline, par ses luttes, sa rage de vaincre, et sa volonté – malgré tout – de s'en sortir. Tu es belle Apolline est donc un récit parfois très dur, la plupart du temps bouleversant et émouvant, mais qui se présente aussi comme une petite bulle d'espoir. Apolline vit des jours difficiles, mais la voir lutter et remonter la pente est magnifiquement décrit.
Encore un très beau texte de Marianne Stern, je recommande !
Lien : https://chezlechatducheshire..
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