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Critique de Escapist


Après avoir abordé l'intégralité des oeuvres de la collection "Peur Bleue" de R. L. Stine, ce livre ne peut que décevoir. Suite à une fastueuse période d'histoires singulières et prenantes, le style s'essouffle et peine à se renouveler. Il est vrai que Stine trouvait son apogée dans les romans s'immergeant dans les siècles passés, où avait alors pris naissance la terrible malédiction de la famille Fier. Si on se retrouve à nouveau plongé dans les malheurs s'abattant sur la rue Fear Street, ceux-ci ne parviennent pas à atteindre la qualité des romans précédents. Il faut dire que tout écrivain trouve un jour un frein à son imagination. Par conséquent, les derniers romans ne peuvent égaler la qualité des premiers.

Encore une fois, une famille vient d'emménager dans la mortelle rue de Fear Street et trouve son quotidien bouleversé par une série de mystères. Deux adolescents se retrouvent ainsi délaissés (pour ne pas dire abandonnés) dans une vieille bicoque grinçante, inquiets de l'absence prolongée et inexpliquée de leurs parents. Naturellement, une niaise histoire d'amour, suspecte par sa perfection quasi utopique, vient cadencer le tout. Les deux enfants se lancent alors sur une piste bancale, à la recherche de leurs parents et de la vérité. Mais celle-ci dépasse tout leur entendement. Comportements et caractères vont alors voler en éclats pour révéler une troublante réalité.

Mais voilà, à part nos deux héros dont l'esprit gamberge beaucoup, il n'y a guère de traces d'effroi. Une maison mal éclairée et qui craque, un van étrangement garé, une voiture en filature et quelques réponses et comportements soupçonneux composent la trame de ce récit. Rien de bien transcendant donc. Même les terribles bois de Fear Street perdent leur aspect angoissant.

Ainsi on se retrouve avec un roman qui n'a de terrifiant que le crâne du logo "Peur Bleue" de la couverture et du dos. Il tire même plus sur le thriller que l'épouvante, et pour cause: une histoire de disparition mystérieuse, des personnages qui prennent l'aspect de suspects, de mini-enquêtes qui révèlent de troublantes vérités et des mensonges qui se superposent... nous sommes bien loin du caractère mystérieux et terrifiant qui composent la veine des ouvrages de Stine. Perte d'inspiration ou volonté de sortir un livre en quatrième vitesse, quoiqu'il en soit, le style est plombé par des descriptions qui importent peu. Et c'est bien là le problème de ce roman: l'histoire met du temps à s'installer et traîne en longueur, l'action manque au rendez-vous, tout comme le suspens (je ne sais si cela est dû à mon âge, mais j'avais déjà pratiquement résolu l'énigme à la moitié du livre), l'épouvante est à la limite du risible et le dénouement est tiré par les cheveux (et s'éloigne de toute cette magie mystique des autres ouvrages).

La seule bonne idée qui vient donner un peu d'ampleur et d'intérêt à cette histoire, est l'alternance des points de vu: au fil des chapitres on passe de l'esprit du frère à celui de la soeur. Ainsi les scènes prennent un autre aspect et chaque personnage semble plus réel: on les voit de l'intérieur et de l'extérieur, ce qui permet de mieux assimiler la complexité de leur caractère.

Je n'irai pas jusqu'à dire que c'est une perte de temps d'entamer sa lecture, car c'est toujours un petit roman au style sympathique, même s'il manque clairement de substance pour en faire un bon récit.
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