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Critique de Plumette



“-Quelle est la pire chose que tu aies jamais faite?
-Cela, je ne te le dirai pas, mais je te dirai la pire chose qui me soit jamais arrivée…”

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Frissons et sueurs froides garantis en plongeant dans ce classique de la littérature d'épouvante publié en 1979. 

Ghost story marque ma première rencontre avec Peter Straub, l'un des maîtres du genre aujourd'hui disparu, et j'en ressors enchantée. À tel point que le rendez-vous est déjà pris avec Koko, autre titre phare de sa riche bibliographie. Je n'ai pas fini de vous en parler, c'est certain. 

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Direction Milburn, une petite ville de l'Etat de New-York où depuis des années, de vieux amis observent un rituel immuable : se réunir chaque semaine et se raconter à tour de rôle des histoires de fantômes. Mais est-ce de simples histoires? 

Lorsque survient de façon très étrange la mort de l'un d'entre eux, l'angoisse s'empare du quotidien.

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Happée dès le prologue qui met tout de suite dans l'ambiance, je n'ai (presque) pas vu les six cent pages défiler. La plume est fluide et immersive, diablement efficace. Si pour certaines lectures, il semble judicieux de savoir à quoi s'attendre, le mieux est ici de se lancer à l'aveugle afin de garder intact l'effet de surprise. le quatrième de couverture dévoile selon moi le juste nécessaire.

Le roman est construit à la manière d'un puzzle dont les pièces viennent savamment s'imbriquer au fil des chapitres. Dense et complexe, l'intrigue progresse doucement mais sûrement. Il faut se montrer patient et surtout très attentif, ne pas hésiter à revenir en arrière.L'auteur multiplie les personnages,  casse la chronologie (plusieurs histoires dans l'histoire) et brouille les repères entre rêve, fiction et réalité. Derrière les détails jugés de moindre importance se cachent possiblement des informations clés. Que le lecteur tenté de décrocher se ravise, les efforts consentis seront récompensés. Quand tout finit par se mettre en place et prendre sens, la virtuosité de l'auteur éclate, balayant tous les doutes.

Tout aussi ambitieux et maîtrisé qu'il est, l'ouvrage perdrait de sa force d'attraction s'il n'y avait cette atmosphère sombre, étrange, inquiétante, lourde de menaces, qui vous saisit et vous enserre dès le début. La tension monte crescendo, le récit bascule insidieusement dans l'horreur (sans excès) et la fin laisse pantelant. J'ai renoué avec des sensations éprouvées lors de mes plus jeunes années de lectrice, j'ai adoré ça et j'en redemande! 

Pensées chaleureuses pour ma complice Pareyla qui était cette fois encore de la partie. Même si son enthousiasme est plus modéré que le mien, nous avons partagé un très bon moment. 

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“Quelle est la pire chose? Ce n'est pas l'acte, mais les idées que l'on se fait au sujet de l'acte : le film aux couleurs criardes qui se déroule dans ton esprit.”
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