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Critique de montmartin


Margaret a 23 ans elle pèse le poids moyen d'un dauphin, mais avec ses 120Kg on la compare plus souvent à un cachalot. Depuis l'école primaire, ses camarades l'appellent l'autruche, le plus gros oiseau connu sur terre. Une mère frappadingue, un père alcoolique, elle se réfugie dans une histoire d'amour avec le camembert. Margaret nous délivre tout au long de ces 358 pages son témoignage de jeune femme obèse.

Le début de ce livre m'a vraiment accroché, le style est frais, léger, la narratrice nous raconte à la première personne, avec un humour certain ses déboires de femme un peu grosse, c'est très drôle et elle ne s'épargne pas dans son autocritique.

"Quand elle a bien marché, ses doigts de pieds ont une odeur de moisi. Elle martèle les touches du clavier de l'ordinateur comme une bûcheronne. Elle a une voix de crécelle quand elle répond au téléphone et d'innombrables papiers de barres chocolatées traînent sur son bureau."

Crysten Sullivan sait parfaitement décrire l'addiction à la nourriture devenue un refuge :

"Et puis manger, dans mon esprit, c'est aller au paradis à chaque bouchée ; quitter la monotonie de la vie ; m'envoler vers d'autres cieux : être un lien permanent avec mes autres sens ; et bien sûr répondre aux appels de mon cerveau et de mon ventre dérégulés qui me demandent du gras, du sucre et du sel à longueur de journée."

Mais l'auteur insiste aussi sur la solitude, le manque d'assurance, le désert de la vie sexuelle d'une jeune femme un peu trop ronde, les moqueries, la ségrégation sociale dont elle est victime. Son personnage est attachant, attendrissant même. L'auteur ajoute deux personnages secondaires qui eux aussi souffrent de leur différence, Jason un homosexuel et Bouddha le bien nommé, un gros Chinois rencontré sur internet.

Mais une fois passées les cent premières pages, du quotidien difficile d'une jeune femme en surpoids, le récit bifurque en comédie sentimentale mièvre, adieu le style léger et plein d'humour, le livre se transforme en une romance à l'eau de rose un peu lourde où malheureusement aucun cliché ne nous est évité.

En résumé, je dirais que c'est un roman à lire cet été sur la plage, sans plus.
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