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Critique de Yaena


Malgré les très nombreux avis sur ce livre ma conscience m'ordonne (oui parfois elle est un peu autoritaire) de ne pas lâchement abandonner le petit nombre de copains sur babelio qui n'a pas aimé ce livre et de leur apporter un peu de soutien. Bon courageuse mais pas téméraire, cachée derrière mon écran pas besoin d'esquiver les tomates pourries jetées par les fans de Süskind.

J'admets que les premières pages m'ont beaucoup plu, malheureusement j'ai vite déchanté. Je n'ai rien contre les longues descriptions, je dirais même que j'aime beaucoup d'habitude, mais là j'ai juste été barbée, la magie n'a pas opérée. Et ces listes de choses interminables ! Mais pourquoi ? Pourquoi faire un inventaire exhaustif de la boutique de Baldini j'ai eu l'impression d'avoir été embauché pour gérer les stocks. Et puis c'est qui ce «on » ce « nous » que l'auteur emploi ? Mais de qui parle-t-il ? Ils sont plusieurs à écrire ? Il parle de lui à la troisième personne ? Il veut nous prendre à témoin ? Bref ça me dérange, ça m'agace. Bon passons. A ce stade de la lecture je suis encore disposée à faire un effort pour comprendre l'engouement suscité par le parfum. Je persévère donc et là, comme un cheveu sur la soupe : un dialogue avec les noms des gens au cas où le lecteur serait trop bête pour comprendre qui parle. Surtout qu'ils ne sont que 2 à parler. « On » est passé en mode pièce de théâtre mais « on » n'a pas été prévenu ? Ah ben non hop ça disparait comme c'est venu, on ne reverra plus ce genre de dialogue, pour cause : ce livre est un long monologue.
Le problème c'est qu'on y parle que de Jean-Baptiste Grenouille. Franchement je n'ai pas trouvé sa vie trépidante. J'ai quand même lu le livre jusqu'au bout, l'écriture n'est donc pas aussi affreuse que mon propos pourrait le laisser penser, non, le vrai problème c'est le ressenti: incompréhension, indifférence, ennuie. J'avoue, je n'ai pas compris. Je n'ai pas compris pourquoi à Paris il tue la jeune fille au parfum si envoutant à ses yeux (enfin à ses narines), je n'ai pas compris comment avec un tel odorat on pouvait ne pas accorder d'importance au gout des aliments, ça me parait impossible et surtout je n'ai pas compris Grenouille. Il change tout le temps d'avis, il n'est pas cohérent et puis tous ces évènements tirés par les cheveux, c'est trop.

La lecture fut laborieuse. Rien pour me motiver. L'écriture, les personnages, l'histoire : je suis complètement passée à côté. Ce récit n'a suscité en moi aucune émotion. Je n'ai même pas, comme certains, était écoeurée par ce personnage malsain qui aurait dû me mettre mal à l'aise. C'était trop gros tout simplement. Une seule chose m'a plu : les passages sur les procédés de création des parfums qui sont très bien documentés. C'est toujours ça de pris.
Et puis le quatrième de couverture qui me disait que « l'histoire abominable et drolatique de Jean-Baptiste Grenouille a déjà fait rire et frémir, des centaines de milliers de lecteurs allemands et italiens » rire ? Frémir ? On parle bien du même livre ?

Cerise sur le gâteau : la fin. Mais encore une fois pourquoi ? J'ai eu l'impression que les dernières pages étaient expédiées. Comme si Süskind c'était dit «bon j'en ai marre il faut une fin, allé hop ça c'est bien ». Jusqu'au bout cette lecture fut pour moi une véritable catastrophe. Une énigme…
Je dois me rendre à l'évidence : je suis incapable de percevoir ce que tant de lecteurs ont apprécié. Pourtant j'ai essayé, j'aurais aimé partagé l'enthousiasme de ceux qui ont adoré, mais non. le point positif c'est que je n'entendrai plus : « il faut ABSOOOOLUMENT que tu le lises ». Ce qui est moins drôle c'est que maintenant je vais entendre « quoi? tu n'as pas aimé ???!!! ». Et qu'on ne me parle pas d'une relecture, ça ne va pas être possible.
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