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Critique de florencem


J'ai lu le livre lorsque j'étais en seconde (oui, ça remonte !) et j'en garde encore un souvenir mitigé. Je ne me souviens plus de tous les détails de l'histoire, mais la première chose qui me vient à l'esprit lorsqu'on me parle de ce livre c'est le mot "dégoutant". Je m'explique. Patrick Süskind arrive à vous décrire des scènes, des odeurs avec un réalisme et une minutie incroyable, dérangeante même... J'avoue que certains passages m'ont écoeurée mais dans un bon sens. Je ne connais pas beaucoup d'auteur capable de faire cela, d'être aussi réaliste, aussi pointilleux. Il est même fascinant de voir comment Patrick Süskind a su entrer dans l'esprit de Grenouille, car l'auteur devait vraiment être "proche" de son personnage pour pousser autant la complexité de sa psychologie.

Parlons un peu de l'histoire. Je dois avouer que je n'ai sûrement pas dû apprécier le livre comme il se le doit. 15/16 ans, je ne dirais pas que ce soit le bon âge pour lire un tel livre. Mais dans l'ensemble, l'histoire est incroyable. La psychologie de Grenouille est terrifiante, malsaine, effrayant, abjecte même. Qui aurait cru qu'un tueur en série pourrait utiliser un don comme l'odorat pour tuer. Cela n'est pas forcément très crédible et pourtant ça fonctionne très bien, cela en est même effrayant à souhait. Grenouille passe à la fois pour un anti-héros incompris et aussi comme un monstre sans âme. Est-ce dû à son enfance malheureuse, ou bien est-ce qu'il est juste un psychopathe. Sa complexité est absolument intrigante et passionnante à la fois.

Tout le long du roman, je me souviens avoir ressenti du malêtre car je n'arrivais pas à comprendre comment un tel monstre pouvait exister. J'étais encore jeune, et il faut bien l'avouer très loin de croire que les Hommes pouvaient être aussi cruel envers leurs semblables. Avec le recul, ses actes me paraissent moins insensés, dans le sens où je sais parfaitement que l'horreur se profile à tous les coins de rues. Mais je n'arrive pas à comprendre comment on ne peut pas ressentir un amour vrai, pas morbide ou obsessionnel. Comment est-ce qu'on ne peut pas ressentir juste une once de compassion ? Comment quelqu'un peut être le mal incarné. Et pourtant Grenouille a un don extraordinaire qu'il "salit" du début à la fin.

Attention spoilers !

La fin est d'ailleurs épouvantable, écoeurante. Elle rappelle bien sûr le tout début du roman, la naissance de Grenouille, mais elle a quelque chose de risible en soit. L'homme qui n'avait pas d'odeur et qui cherchait à en trouver une parfaite (pour avoir enfin une identité, et donc exister - voire être parfait selon ses idées), se retrouve dépecé par les criminels des alentours et disparaît complètement... Une fin tragique mais qui a des airs de "tout ça pour ça".

Je n'ai mis que trois étoiles car je n'arrive toujours pas à savoir si j'ai aimé ou pas le livre. J'en garde un souvenir dérangeant et en même temps une curiosité morbide. Mais en tout cas, je conseille ce livre.
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