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Critique de Alfaric


Ce tome 6 VF qui regroupe les tomes 11 et 12 VO est un véritable feu d'artifice : « Gonna Fly Now » !

Plus que jamais alter ego de Evgeni Plushenko, Fubuki Kitazako trouve en Gabriel White son Aleksey Yagudin ! Mais nous sommes aussi dans un remake de "Rocky IV" : le Japonais pétri de valeurs humanistes affronte un Américain qui ne vit que par et pour la victoire à travers la compétition et la compétitivité. le « Quad Devil » écrase tous ses concurrents, au point qu'ils veulent abandonner massivement la Crystal Cup et que Fubuki victime d'un choc psychologique est victime d'un yips. Arriver si haut pour tomber si bas, il est gagné par le désespoir et revit en silence les pires moment de son existence...

Et c'est là que le droit de quota de flashbacks intervient pour raconter un autre histoire, encore plus grande et encore plus noble. Fubuki et Gabriel sont les deux faces de la même pièce, celui de l'humanité prise au piège du cercle rouge séparant / rassemblant l'estime de soi et le respect des autres, qui finit par broyer des millions d'individus générations après générations…
Fubuki et Gabriel ont été deux enfants mal aimés, ignorés voire abandonnés avant de devenir des adolescents en colère. Mais dans leur quête d'identité qu'ils ont décidé de façonner à travers le patinage artistique ils ont fait des choix différents :
- Fubuki patine pour les autres car il n'a d'autre adversaire que lui-même, et c'est ainsi qu'il incarne l'espoir et qu'il tire tout le monde le haut car c'est en donnant au lieu de recevoir il est heureux
- Gabriel ne patine que pour lui car le monde entier est son adversaire, et c'est ainsi qu'il incarne le désespoir et qu'il tire tout le monde vers le bas car c'est en recevant au lieu de donner il est malheureux
Nakaba Suzuki connaît ses classiques : c'est exactement l'histoire de de Goku et Piccolo racontée par Akira Toriyama dans "Dragon Ball" ! Donc la fin est écrite à l'avance : sous les huées puis les acclamations du public américain Fubuki pousse dans ses derniers retranchements le « démon réglé comme une machine qui ne craint aucun adversaire », et en plantant en lui l'ombre d'un doute il plante aussi en lui les graines du bien. Il n'est pas de meilleure façon de vaincre un ennemi que de s'en faire un ami, et c'est de la plus belle des façons que Fubuki ramène Gabriel du Côté Clair de la Force !


L'épilogue est magnifique car il nous mène vers « un monde encore plus merveilleux » ! Fubuki revient au Japon, se réconcilie avec son père, trouve la pièce manquante du boléro de Kanon, mène le timide Raïzo sur le chemin de la danse sur glace… Et c'est quatre ans plus tard aux Jeux Olympiques de Vancouver que nous retrouvons tout le monde ! Fubuki avait deux rêves, et c'est avec et Rikka qu'il réalise le premier. Gotanda qui est passé de sportif besogneux à artiste complet contemple le duel que se livre Kanon qui mise d'abord et avant tout sur l'expression et Gabriel qui mise d'abord et avant tout sur la technique. Fubuki qui sublime expression et technique entre en scène, il s'élance, et Blizzard Axel sous les acclamations du public et sous vos applaudissements… THE END !

S'épanouir en s'acceptant soi et acceptant les autres : c'est un très beau message qu'on aimerait entendre plus souvent. Blizzard Axel est au final une série courte pédagogique et humaniste, qui porte haut les valeurs positives de l'espoir et l'amitié, de l'estime de soi et du respect des autres, de l'effort et de la bonne volonté. Pour ne rien gâcher c'est super bien dessiné : elle doit figurer dans tous les CDI et toutes les bibliothèques de France et de Navarre et puis c'est tout !!!


PS: j'ai tellement aimé que je n'avais pas envie de parler des bémols, mais par honnêteté je les signale si vous avez envie de pinailler :
- je me serais bien passer des pitreries de l'homme-crapaud qui sert de comic relief
- on aurait pu se passer des magouilles et des tricheries de Randall, mais il fallait bien un « vrai méchant » (qui évidemment ne pense qu'au pognon par et pour pognon, en bon hypercapitaliste ultralibéral)
- sur le fond comme sur la forme on est fait des caisses sur le côté implacable de Gabriel et de son entraîneur Kalachnikov... alors oui le shonen est manichéen voire pompier, mais là c'était limite Darth Maul et Palpatine !
- héritage "Rocky" : quand tu demandes trop à ton corps tu t'épuises jusqu'au claquage, la foulure, la luxation ou la fracture, tu ne pisses pas le sang par tous les pores de la peau jusqu'à tomber dans les pommes… il était l'arbitre pour tout arrêter avant d'avoir un mort !
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