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Critique de BazaR


BazaR
05 septembre 2015
1933. Revoilà Vincent Rougemont qui rêve la vie de ses ancêtres qui ont combattus le sinistre Kergan le trouvère. A présent il s'agit du moine inquisiteur Aymar qui vécut au temps des guerres de religion.
Mais si dans le premier tome la partie moderne ne prenait que peu de place, les choses sont inversées ici. Vincent finit par accepter le destin de chasseur de vampire qui lui échoit, et devinez quoi ? On a repéré le fameux Kergan. Et il ne se cache pas l'infâme ; il voyage au grand jour. S'il vit encore à notre époque je suis sûr qu'il a des millions de followers sur Twitter. Et par le plus grand des hasards décidé par l'auteur, il se trouve qu'il est en contact avec une personne très proche de notre jeune futur héros.

L'histoire de l'inquisiteur Aymar m'est, au départ, apparue trop simpliste. En dehors de l'erreur historique – il n'y a plus d'Inquisition en France à l'époque d'Henri III – les premières cases décrivent le bonhomme de façon très cliché ; faussement halluciné par la foi, satisfaisant son goût pour la cruauté derrière les devoirs de son job. Je vous jure, j'ai cru revoir Bernardo Gui dans « le Nom de la Rose » (l'original n'était pas ainsi d'ailleurs d'après les sources).
Mais l'impression se révèle vite fausse. On découvre un homme qui a du mal à assumer son fardeau imposé par sa mère, celui de chaque fils ainé la famille Rougemont. Il a été préparé, sevré d'affection, poussé à se forger une carapace anti-empathie pour, un jour, pouvoir affronter sans faillir l'ennemi ultime.
J'ai apprécié le fait que, lorsque cet affrontement survient, c'est le vampire qui juge l'inquisiteur et le place devant ses propres crimes.

Car Kergan n'est pas qu'un banal prédateur prélevant un tribut raisonnable sur l'espèce humaine. Il est intégré à la civilisation. Il participe à la culture. Il offre en échange de ses repas une musique d'un niveau inégalé, développée par des siècles d'application. En quelque sorte, il gagne sa pitance.
Vous me trouvez cynique ? Mais si l'on réfléchit, les dégâts que va causer notre vampire dans les années 1930 ne sont rien en comparaison de ce qu'un certain Hitler s'apprête à faire.

Comme souvent avec les vampires charismatiques ; on hésite à accorder notre sympathie au courageux héros qui va l'affronter ou au monstre lui-même. Une sorte de syndrome de Stockholm peut-être…
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