À vendre : belle occasion à saisir que ce vieux pays d'Europe au passé prestigieux mais au présent peu reluisant dès qu'on soulève un peu le capot ; si la carrosserie reste belle, le reste n'est plus roulant ; une découpe par pièces, de l'industrie et du sous-sol notamment, reste une très belle opportunité. Faire offre…
Au Portugal, il y a bien longtemps que la fête est finie. Après la sévère mise sous tutelle européenne des années 2010, c'est maintenant au tour de la Chine et des États-Unis de se disputer les restes, encore appétissants, de l'économie lusitanienne.
Et lorsque débute
La grande pagode de
Miguel Szymanski – traduit par
Daniel Matias – ce sont les Chinois qui s'apprêtent à l'emporter en signant avec le gouvernement un contrat qui leur livre les clés économiques du pays.
C'est le moment que choisit Marcelo Silva pour rentrer incognito au pays, 6 mois après être parti se faire oublier à Berlin après ses aventures précédentes dans
Château de cartes. Et il ne lui faudra que quelques heures pour être plongé malgré lui dans un règlement de compte mortel et un rendez-vous sanglant avec son passé.
Suite de
Château de cartes,
La grande pagode en reprend les mêmes codes : un fond d'enquête politico-criminelle pour mieux évoquer en mode journalistique, la dégradation morale, financière et sociétale de son pays, le Portugal.
« Un pays endormi, anesthésié par le football diffusé jour et nuit à la télé, par la consommation excessive de vin, par les centres commerciaux où tant de gens fuyaient la fin de journée de leurs maisons froides, sans chauffage les mois d'hiver. Des bouches aux dents pourries, s'alimentant mal, des personnes laides, sans argent pour aller chez un dentiste. le pays était une véritable tache ».
La dent de Szymanski est particulièrement dure contre ses compatriotes et si l'ensemble fonctionnait à peu près dans le premier opus, c'est moins le cas dans celui-ci où l'équilibre du livre se cherche souvent.
Multipliant (au risque d'être lassant) les retours sur la précédente histoire et reprenant les mêmes constats désespérés sur son pays, la trame polardesque en devient confuse et perd peu à peu en intérêt. On aura juste compris que les Chinois vont gagner, et la confusion aussi. Dommage, d'autant plus que les RDV ratés avec Agullo sont rares chez moi…