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Critique de CamilleBarata


Camille, Critique « Alphonse » d'Akli Tadjer :


Dans son ouvrage « Alphonse » publié en 2004, le romancier Akli Tadjer, permet la rencontre avec le jeune Mohamed. Ce jeune garçon de douze ans est envoyé pour une dizaine de jours chez des cousins qu'il ne connaît pas. Dès son arrivée, l'une de ses cousines décide de le rebaptiser Alphonse. Ce changement de prénom fera apparaître de nombreux questionnements, très matures et très complexes pour un jeune garçon. D'autre personnages sont décrits, notamment des adolescents. Au cours de l'histoire Mohamed, un simple garçon ordinaire va bouleverser l'existence tranquille d'une petite ville en devenant l'une des principales sources des querelles adolescentes. En effet, dans cet ouvrage de nombreux sujets sont évoqués de manière indirecte, tels que le racisme, les injustices de la société, l'immigration actuelle… Ces évocations n'empêchent pas une lecture aisée de l'ouvrage car le récit est très bien mené. Akli Tadjer décrit parfaitement dans « Alphonse » la période de l'enfance où le racisme et la cruauté sont exacerbés. Il évoque donc des sujets sérieux mais insère également des passages plus légers. Il propose la rencontre avec des personnages formidables. Par exemple, Théo, l'ami juif d'Annabelle qui fait battre le coeur de Mohamed est formidablement présenté. La lecture de cet ouvrage procure aux lecteurs différentes émotions notamment la colère face à la cruauté et au racisme, mais produit également le rire, qui apparaît dans certains passages, et qui permet d'embarquer le lecteur dans cette l'histoire. Je trouve donc l'ouvrage très réussi, et trouve très agréable la façon de critiquer et de dénoncer les injustices de la société, en utilisant l'humour.

Les personnages suscitent notre intérêt et notamment celui de Mohamed. le lecteur est très vite plongé dans l'histoire ; il vit chaque moment du jeune Mohamed, chaque pensée, au fur et à mesure de la lecture. Je trouve alors très plaisant et très intelligent le fait de pouvoir comprendre ce que pense un jeune garçon, et d'observer comment celui-ci réagit face au racisme et aux injustices. Cet accent autobiographique que Tadjer décide d'intégrer dans son ouvrage est très original et permet d'aborder les problèmes d'intégration à travers les yeux d'un jeune garçon.

La narration est assez simple à aborder, l'auteur utilise un vocabulaire courant, et des phrases courtes, ce qui pourtant contraste avec les différents sujets abordés à travers la narration. La description des personnages ou encore des lieux est accentuée, pour permettre au lecteur de se plonger dans l'histoire. Ensuite, j'ai trouvée l'intrigue très captivante, et très intéressante, car elle se déroule durant les années soixante mais reste tout de même actuelle. L'absence de chapitre renforce également l'originalité du récit et permet au lecteur de ne pas être stoppé durant sa lecture.

En conclusion, on peut retenir que ce livre très original, captivant, touchant et réaliste. Il évoque différents thèmes : le racisme, (« Les Mohamed n'étaient pas bien vus » ) l'identité, ( « ça lui ferait du tort de se coltiner un cousin arabe de père et de mère alors elle avait cherché à me rebaptiser ») la religion, (« J'avais fait ma prière comme à la maison » ) la tolérance, ainsi que la rencontre avec différentes cultures (« C'était la première fois que je priais devant un crucifix »). Il permet de faire réfléchir le lecteur sur l'âge où débute le racisme, sur l'âge auquel on choisit sa religion, ou encore sur comment un enfant réagit face à la cruauté. Personnellement, c'est un livre à lire et à faire connaître d'une part car il est très plaisant mais également car il fait écho aux problèmes d'immigration actuels.
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