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Critique de raton-liseur


Je me souviens de l'épidémie d'Ebola qui a touché l'Afrique de l'Ouest en 2014. Je me souviens de l'impuissance que j'ai ressentie, et aussi de l'étonnement à la panique qu'on ressentait dans les médias occidentaux. Je me souviens d'une personne interrogée par la radio française qui disait sa peur de toucher la barre du métro. J'avais trouvé cela un peu ridicule et dénotant une bien mauvaise information sur le virus. Puis le Covid est passé par là, et la panique est revenue, pourtant ce virus est bien moins grave qu'Ebola. Que se serait-il passé si nous avions eu en France (et dans le monde) un virus aussi contagieux et létal qu'Ebola ?
Je ne sais pas, et ce livre ne répond pas à cette question. Ce livre est une sorte de tombeau (au sens d'hommage) aux différentes personnes qui ont été affectées par l'épidémie, ou qui s'y sont retrouvées mêlées, volontairement ou non. Chaque chapitre est une voix différente, un point de vue différent. Les survivants, les médecins, les autorités, les fossoyeurs, et même le baobab et la chauve-souris.
J'avais envisagé de lire ce livre à sa sortie, en 2017, puis cela ne s'était pas fait. J'en ai entendu à nouveau parler à la faveur de sa traduction en anglais, et cette fois j'ai franchi le pas. Ce n'est pas pareil de lire ce livre avant l'épidémie de Covid ou après, et je n'ai pu m'empêcher de comparer. Une comparaison qui met en évidence surtout des similitudes, et bien peu de différences. On se gausse beaucoup de l'incurie des pays africains, mais les questions ont été les mêmes, les hésitations aussi, les erreurs même. Et les mythes quand à des traitements possibles, ou des façons de se protéger.
Le style du livre est assez plat, je n'ai pas été emportée par la plume de l'auteur, mais les personnages sont poignants. Ils se livrent entièrement, sans fard, et les angoisses, les doutes, les hésitations, les peurs sont là. Et parce que l'on sait que c'est une épidémie réelle, on sait que de telles personnes ont existé. Je ne sais pas comment Véronique Tadjo a pu donner la voix à tant de points de vue différents, elle qui n'a pas pu être tout cela à la fois, mais chaque témoignage est criant de vérité. La dédicace m'avait touchée : « Aux victimes de la Guinée, du Liberia et de la Sierra Leone. A tous ceux qu'Ebola a touchés de près ou de loin, c'est-à-dire à nous, les hommes. », le reste du livre aussi.
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