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Critique de Cath36


Très belle découverte que ce livre.
Cette histoire se passe en Egypte à la fin du XIXe sous la domination anglaise.
Siwa est une oasis située en plein désert que se partagent deux tribus rivales, les Gharbiyin et les Charquiyin. Lorsque le représentant du Caire et sa femme, une archéologue irlandaise, se présentent pour collecter les impôts , tout ce monde se réconcilie plus ou moins contre eux, les tensions étant sans cesse ravivées par des traditions qui sont autant de prétextes pour haïr.
S'il est bien un endroit où les amis de vos ennemis sont vos ennemis et les ennemis de vos ennemis sont vos amis, c'est bien ici, encore que finalement on ne sache jamais qui vous est le plus hostile. On nage sans cesse en eau trouble, ce qui est le comble pour une oasis. Entre les anglais pactisant avec les circassiens (eux-mêmes peu appréciés des égyptiens) mais haïs par les égyptiens et les irlandais, les égyptiens aimés des irlandais mais détestés par les bédouins, et les bédouins redoutés par tout le monde, vous comprendrez que l'affaire n'est pas simple, et se complique encore lorsque intervient-à titre posthume- Alexandre le grand dont une rumeur dit qu'il est enterré à Siwa.
C'est un livre passionnant et magnifique que nous offre Bahaa Taher, sur le poids des traditions et de l'histoire, accompagné d'une profonde réflexion sur ce que nous sommes au milieu de tout ça, dans une écriture belle et profonde. Son roman, écrit à plusieurs voix, vous prend comme en otage tellement on est saisi par son climat à la fois lourd de menaces et magique, de cette magie propre aux religions anciennes et faite de conte ou de fable. Fatalité ? Destin ?
De cette atmosphère étrange on ressort fasciné, subjugué en dépit de la tragédie finale, prisonnier de ces"inconsistants mirages que renferme cette oasis tragique" comme le dit si bien le résumé.
J'ai beaucoup aimé.
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