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Critique de mollymonade


Le hasard favorise la rencontre de la narratrice et de Tadeusz, un vieux polonais. La jeune femme qui a reçu un courrier de Cracovie demande au vieil homme de bien vouloir lui traduire, il l'emmène donc chez les Delobel qui l'hébergent. Il s'avère que la maîtresse de maison, Agnès K comme la surnomme ses petits enfants, est elle aussi polonaise. Mais Tadeusz a prévenu: pas question de prononcer le mot Pologne devant elle car c'est " comme lui jeter une vipère à la figure". Il n'en faut pas plus à la narratrice, qui n'est autre que l'auteur elle même, pour avoir envie de découvrir l'histoire de cette femme énigmatique qui refuse d'évoquer son pays natal.
Agnès K ne lui apprendra rien, elle maîtrise à la perfection l'art de s'éclipser pour éviter d'avoir à aborder le sujet. C'est donc au travers de confidences chuchotées à l'oreille, de bribes de conversations que va s'ébaucher le portrait d'Agnès K.
Tadeusz dévoile des pans de sa jeunesse dans le village de Pokowice avant qu'elle ne s'en soit enfuie alors qu'elle n'était qu'une toute jeune fille. Puis Antoine, son mari et ses enfants vont à leur tour lui livrer des anecdotes qui vont donner une image très troublante de cette femme dont on finit par se demander ce qu'elle cache derrière son silence.
De quel crime elle ou sa famille se sont-elles rendues coupables?
Quand sa fille Babette dit " Il n'y a pas de secret. Les polonais n'ont jamais aimé les juifs., un point c'est tout " on ne peut que se rappeler que la Pologne est un pays profondément catholique, où les courants les plus conservateurs de l'église catholique romaine ont longtemps véhiculé les mythes fondateurs de l'antisémitisme. Pendant l'occupation nazie certains massacres de juifs ont été perpétrés avec la participation active de polonais catholiques qui convoitaient leurs biens. Est-ce là que se cache le secret d'Agnès K ?
Le lecteur ne peut que supposer, il n'aura jamais de certitudes.
L'auteur qui travaille comme un archéologue sur son chantier de fouilles, ramasse des morceaux épars, les recolle mais n'arrivera jamais à reconstituer entièrement sa trouvaille car trop de fragments resteront à jamais enfouis dans les strates du passé.
Claude Tardat qui est elle aussi une femme bien mystérieuse ( impossible de trouver la moindre information la concernant) a écrit là un roman captivant dont il est difficile de se détacher. Agnès K avec ses deux visage comme le dieu Janus, exerce une véritable fascination et on ne demande qu'à savoir la vérité sur son passé.
Une seule chose m'a dérangée: l'auteur situe son histoire en région parisienne alors que moi je n'ai pas pu m'empêcher d' imaginer la famille Delobel dans le Pas de Calais où la communauté polonaise est importante
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