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Critique de lagazettebd


Février 1959. le brouillard hivernal règne sur Paname et les forces de l'ordre, en grève pour protester contre la mort de plusieurs des leurs, ont déserté les pavés luisants et poisseux de la capitale. L'occasion rêvée pour commettre 6 crimes parfaits où l'hypnose pourrait tenir une place déterminante.

Gueules burinées, appendice nasal écrasé tel celui d'un boxeur, visage fermé et absence de sourire, mâchoire carrée et rouflaquettes.

Écharpes ou cravates confèrent à chacun des protagonistes, malfrats ou policiers, une élégance vestimentaire décalée dans une sorte d'aristocratie des bas instincts. L'absence de lèvres est consubstantielle aux personnages. Borsalino, béret basque ou casquette gavroche sont vissés sur les têtes. Corpulence et mains épaisses sont partagées par des personnages de français moyens dans le Paris des années d'après-guerre.

Beaucoup de ces personnages partagent une même passion pour la cigarette aux commissures des lèvres.

Alphonse Foncinet, 12 ans, jeune rejeton adipeux en duffle-coat, tête ronde comme un ballon et petits yeux lubriques, forme le pendant physique de l'ignoble Valentin Esbirol, libraire spécialisé en romans noirs d'occasion, tel un écho au duo Laurel et Hardi.

La bd semble être le prolongement des films de Marcel Carné ou de Claude Autant-Lara dont Gabin ou Ventura auraient la vedette. La gouaille parisienne trouve un terrain où s'exprimer.

Le dessin alterne l'utilisation intensive des zones hachurées, d'aplats de noirs. Les détails de la vie parisienne sont discrètement mais très fidèlement soulignés : voitures, tenues vestimentaires, publicités, transports en commun.

Des bulles en forme de volutes nuageuses enserrent un texte abondant.
Une lecture jouissive à l'esthétisme irréprochable.
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