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Critique de Cielvariable


J'ai d'abord été agréablement surprise par le début du roman puisqu'il présentait un genre épistolaire (mais modernisé: blog et messages courriels) plutôt intrigant et qu'il campait la Belle dans un contexte moderne (dans le gratin newyorkais) et la Bête en propriétaire de club branché qui porte un masque à la manière des Daft Punk. le début de l'histoire était également prometteur : juste assez intrigant pour que le lecteur ne puisse s'empêcher de continuer sa lecture afin d'avoir quelques réponses. Toutefois, ça se gâche par la suite. le personnage de Belle est évidemment très égocentrique (même si elle essaie de se présenter comme étant plutôt altruiste, elle se dépeint comme la seule adolescente "intelligente" et cultivée de son milieu, comme étant trop modeste pour reconnaître qu'elle est extrêmement belle et elle essaie toujours d'être la salvatrice de la famille. de plus, elle s'adresse au lecteur comme si ce dernier était un demeuré qui n'avait jamais entendu de mots différents du langage banal et même erroné des adolescents). Aussi, le côté très superficiel de la Belle (malgré le fait qu'elle doit aimer - selon le conte - un homme sans tenir compte de son apparence repoussante): elle s'entiche rapidement du premier venu ayant un beau minois et se croit amoureuse après quelques minutes passées avec un mec. Même le fait qu'elle "tombe amoureuse" supposément de la Bête à la fin du texte n'est aucunement crédible puisque contrairement à ce qui se passe dans le conte de Madame de Beaumont, elle n'a ici pratiquement aucun contact avec lui et ne le connaît pas du tout. C'est donc comme si elle tombait amoureuse de lui pour prouver qu'elle n'est pas superficielle et pour aucune autre raison. Je ne parle même pas de la manière dont elle s'étonne du peu de réponses à ses blogs devant sa fabuleuse et tragique histoire, comme si, dans le merveilleux monde d'Internet, son histoire avait une quelconque importance pour les internautes. C'est surévaluer son importance et son talent de blogueuse! Enfin, on peut dire sans se tromper que le personnage de Belle est exactement comme le monde superficiel et insouciant qu'elle dénonce, sans que cela ne soit une ironie voulue par l'auteure.

Un autre défaut du roman est d'être incapable de nous faire ressentir la moindre émotion pour l'un ou l'autre des personnages (je veux dire un sentiment autre que l'agacement!). Je n'ai eu aucune empathie pour la Belle, d'une part à cause de son caractère, d'autre part parce que même elle semblait tout à fait détachée des événements et des gens, nous empêchant d'avoir peur pour elle ou de ressentir du chagrin, de l'attirance, de l'amour pour quiconque.

Pour conclure, l'idée de départ valait la peine d'être développée, mais l'auteure n'a aucunement réussi son pari et le résultat est plutôt mièvre, banal, énervant et totalement décevant. Dommage!
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