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Critique de Tostaky0


Mieux qu'un roman, ce livre de Bertrand Tessier saura vous émouvoir, parce qu'il y a des destins que même les romanciers, et Dieu sait s'ils ont l'imagination fertile, n'oseraient inventer.
La main qui a tracé celui de Frances Ethel Gumm, n'a pas été généreuse, c'est le moins que l'on puisse dire.
Frances n'aura été fille ou femme indépendante que dans les tous premiers mois de sa vie.
Dès ses premiers pas sur scène, la machine diabolique se met en route, elle finira par la broyer...
Les Gumm sisters, trois soeurs qu'une mère orgueilleuse et intéressée rêve de voir en haut de l'affiche.
(N'oublions pas qu'en ce temps-là, les droits de l'enfant, notamment en matière de rémunération n'étaient soumis à aucune obligation, pour le plus grand bonheur de parents comme Ethel Gumm qui pouvait ainsi jouir de la notoriété de leur progéniture).
Bien vite Frances sera repérée, et le patron de la MGM, Louis B. Mayer de la prendre sous son aile, pour le meilleur et pour le pire.
C'est ainsi qu'elle deviendra Judy Garland.
Ses talents de chanteuse et de comédienne en feront une star très tôt, trop tôt...
Et pour tenir le coup ?
Les cachets.
Véritables poisons qui viendront tout au long de sa vie, tantôt la soulager, tantôt l'abrutir, lui redonner de l'espoir ou au contraire la faire plonger.
Un père aimant mais, hélas, trop tôt disparu.
Une mère sans amour et des amants ou des maris dépassés n'auront jamais su lui apporter leur aide et leur soutien.
Même ses enfants ne réussiront pas à la combler de bonheur.
Et Hollywood, que dire d'Hollywood ?
Qui vous détruit aussi vite qu'il vous porte aux nues.
Privée de toutes libertés, (elle devra avorter, on a pas le temps d'avoir des enfants quand on est une star en devenir), sa vie ne lui appartient plus mais elle appartient aux studios.
Bertrand Tessier retrace ici sa carrière, au cinéma où ses frasques et ses absences finiront par lasser ses plus fervents défenseurs, à la télévision où elle connaîtra le succès avant de se voir, là aussi, mise au ban à cause de son comportement.
Il lui restera la scène, mais là encore, elle alternera triomphes ou échecs.
Elle fera se lever les foules dans les plus belles salles du monde, adulée un jour, huée le lendemain.
La fatigue liée à une surconsommation de médicaments et d'alcool auront raison de sa santé mentale.
Elle multiplie les retards, les absences, les tentatives de suicide.
Couverte de dettes, obligée de vendre sa maison, allant jusqu'à envoyer son mari, qui avait mis ses bijoux en gages, en prison.
Elle aura été mariée plusieurs fois, mais n'aura pas su trouver un véritable bonheur dans ses unions.
Aura-t-elle jamais été vraiment heureuse un jour ?
Avant de disparaître prématurément dans des circonstances dramatiques, elle aura au moins eu la joie de chanter sur scène avec sa fille Liza. (Dont la vie privée présente d'étranges similitudes avec celle de sa mère).
Voilà, je vous ai juste donner les grandes lignes de ce qui est retracé dans cette biographie. L'expression "grandeur et décadence" est tout à fait adaptée à la vie de Judy Garland.
Elle représente l'âge d'or d'Hollywood, dans son star-système, ses paillettes et ses travers.
Hollywood a créé des stars mais en a détruit beaucoup.
Dans quelques jours, sort sur nos écrans un biopic consacré à Judy, je vous conseille ce livre comme mise en bouche, mais je vous préviens, c'est amer, préparez vos mouchoirs.
Quant à moi, je garde en mémoire ce film qui fit d'elle une vedette, ce rôle inoubliable, Dorothy, la jeune fille qui se retrouve dans un royaume magique, entourée d'un épouvantail sans cervelle, d'un homme en fer blanc sans coeur et d'un lion peureux, le magicien d'Oz (1939).
Et en écrivant ces lignes j'écoute cette chanson (que les produteurs avaient sérieusement envisagé de supprimer au montage et qui est devenu un succès planétaire), j'espère quelle a trouver là-haut ce qu'il y a dans ses paroles dont je vous livre ici, avec émotion, la traduction :

Somewhere over the rainbow
Quelque part, au-delà de l'arc-en-ciel, bien plus haut,
Il y a une contrée dont j'ai entendu parler une fois dans une berceuse

Quelque part, au-delà des arc-en-ciel, les ciels sont bleus,
Et les rêves que tu oses rêver deviennent vraiment réalité.

Un jour je ferai un souhait en regardant une étoile
Et je me réveillerai à l'endroit où les nuages sont loin derrière moi.
Où les ennuis fondent telles des gouttes de citron
Bien au-dessus des cheminées
C'est là où tu me trouveras.

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