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Critique de montmartin


Alexandre vient d'avoir trente ans lorsqu'il retrouve à Paris Sioma, son père, qu'il n'a pas revu depuis vingt-deux ans. Sioma souhaite raconter à son fils les souvenirs d'une vie d'engagement ; faire revivre tous ses compagnons de luttes, réentendre leurs voix, revisiter leurs combats. À travers des carnets, des journaux intimes, des correspondances, il souhaite lui expliquer le rêve d'un état indépendant commun entre Juifs et Arabes qu'il partageait avec sa femme Tsipora, son seul amour, gazée à Auschwitz.

« Un état qui assurerait la plus complète égalité sociale et politique à tous ses habitants, sans distinction de religion, de race ou de sexe, garantirait la liberté de culte, de conscience, de langue, d'éducation et de culture et assurerait la protection des Lieux saints de toutes les religions. »

D'Odessa à la Palestine, en passant par la guerre d'Espagne ce livre est un témoignage captivant sur une vie de combats pour la démocratie, la justice, la liberté, contre le fascisme, pour maintenir la dignité humaine, le refus d'être des asservis.

Tout commence à huit ans lorsqu'il assiste à la mort de son meilleur ami lors d'une manifestation. Ce jour-là il se retrouve dans le camp des insoumis, il est devient un révolutionnaire. Alors commence un récit de l'indicible où l'horreur n'a pas de limites. Les années de famine, de guerre civile, les pogroms, le typhus, les pillages, les massacres, les viols.

L'occasion de dresser toute une galerie de personnages, Jeanne, Lucia et d'autres, des femmes libres jusque dans la mort ; des hommes, des compagnons qui ont su transformer leur vie en un destin. le témoignage d'un acteur de l'histoire de la de la fondation de l'état d'Israël, de toutes les souffrances, de toutes les humiliations.

Cet ouvrage puissant, difficile à appréhender, rempli d'émotions se termine par des lettres échangées entre Sioma et son épouse Tsipora et son fils Alec. Des mots d'un amour absolu.

« Elle avait treize ans et moi un peu plus de quinze lorsque nos vies se sont croisées. Près de trois ans, elle a grandi en moi sans que je la touche. Lentement, je me suis emparé d'elle. À Odessa comme à Haïfa, cette enfant devenue femme, a été ma seule musique dans un monde de fureur et de sang ! »
Merci aux éditions du Temps Présent et à Babelio pour leur confiance.
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