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Critique de Mariandre


Aaron est un jeune Juif élevé à Montréal par son grand-père, vieillard dont la sagesse s’appuie sur les lois anciennes du judaïsme. Moishe a tout enseigné de la tradition judaïque à son petit-fils : il espère perpétuer la lignée de ces hommes qui, de tout temps, ont dû s’exiler, bafoués par les schlemiels, mais qui ont su préserver les rites salvateurs (car Adonai protège son peuple, c’est bien ce dont Moishe aimerait convaincre Aaron), ainsi que les fêtes traditionnelles qui rythment la vie, comme la Bar-Mitvah qui fera d’Aaron un homme. La parole du grand-père se veut protectrice, dominatrice, la seule vérité possible pour l’enfant. «Posément, il récitait les grandes vérités transmises de génération en génération…» C’est justement après sa Bar-Mitvah que le jeune homme rencontre Viedna, une adolescente délurée, juive comme lui, mais dont le père s’est détaché du judaïsme pour devenir un homme d’affaires prospère. Avec elle, Aaron vit ses premiers émois, et il réfléchit à ce qu’il souhaite de la vie. La parole de l’aimée remplace celle du patriarche : «Riche et opprimé, c'est infiniment mieux que pauvre et persécuté. L'argent achète les compensations.»

Et c’est sur une parole de désespoir que se terminera le récit d’Aaron… des mots qui portent à penser que la religion, si elle ne relie pas les hommes entre eux, si elle ne cimente pas la famille, n’a pas sa raison d’être, et que dès lors, Dieu n’existe plus…

La prose limpide d’Yves Thériault laisse deviner l’intérêt qu’il a porté à ce peuple partout présent et nulle part chez lui…

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