AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de 1967fleurs


Tout d'abord merci à Babelio et aux Editions du Retour pour ce livre offert dans le cadre de la masse critique, accompagné d'un très beau marque page.

Ce titre m'a beaucoup interrogée…. L'idée qu'une si jeune femme puisse écrire une autobiographie encore plus….

C'est le roman de sa vie à Tatiana qu'elle nous livre….dans son premier livre, et elle nous montre qu'il n'y a pas besoin d'avoir vécu longtemps pour en dire long….

Et contre toute attente, cette lecture a été pour moi une véritable gourmandise que j'ai engouffrée en moins de deux jours…. Défi lecture après 15 jours de vacances, reçu vendredi, il n'était pas question que je reprenne mes dossiers pouvant faire écho, sans avoir fini de lire son histoire.

Alors c'est du côté de la lectrice que je suis restée afin d'en garder toutes les saveurs et régalée de cette si belle écriture lucide, sans victimisme.

Même si son titre évoque le contraire concernant son auteur, « Même pas mal « , dès les premières lignes Tatiana vous flanque une belle claque concernant les conditions de sa naissance qui vont conditionner le reste de son existence….

Si la vie est un cadeau, Tatiana n'a eu comme ruban que le cordon ombilical autour du cou, retiré in extremis,  pour seul présent ….

Elle a mal Tatiana, c'est bien pour cela qu'elle écrit…. en vis-à-vis de sa vie passée et sa vie d'aujourd'hui….dans l'attente de l'être qu'elle aime.

Elle dresse le portrait détaillé, sans concession de son père alcoolique, Patrice et de sa mère dont jamais le prénom ne sera écrit….

Les premiers mois de sa vie sont critiques, son père ivre confectionne les biberons, on peut tout imaginer, sa mère finit par s'enfuir. Le décor est planté.

Après avoir été gardée par une nourrice, ses grand-parents paternels s'engagent et deviennent tiers digne de confiance pour l'élever puis obtiendront sa garde légale. En effet, ses parents signent un acte d'abandon, elle portera donc le nom de ses grand-parents.

L'histoire de Tatiana est donc celle d'une quête identitaire.

Elle grandit dans une géographie familiale un peu spéciale, elle perd sa tante Bénédicte. La date de cette mort deviendra le code d'accès pour rentrer chez sa mère. Son père fait sa vie avec une japonaise, d'où elle héritera d'un demi-frère qui sombrera dans la dépression….

Malgré tout, elle se construit de façon équilibrée dans l'amour et l'affection des siens et tout au long de sa vie s'insurgera contre son père afin qu'il ne les dépouille pas et sera en quête de sa mère qui la rejettera sans vergogne à deux reprises et finira par renoncer à cet amour filial impossible.

Elle fait des études de droit, se destinant probablement à devenir juge, mais s'arrête à sa deuxième année de doctorat rencontrant l'amour pour une deuxième fois au travers de Bruno, directeur de l'université où elle finit sa thèse.

Sa vie prend un autre tournant, elle part avec lui au Liban, au Gabon, en Algérie et aux Etats Unis.

Son écriture est empreinte d'humanité, dans chaque pays où elle se trouve, tel un carnet de voyages, elle nous livre de belles anecdotes dans ce choc des cultures face aux portraits de femmes qu'elle rencontre, tout en nous racontant sa vie et s'attachant à rester une femme européenne libre.

Entre temps, elle devient une mère, tout en restant fidèle à ses grand-parents, qu'elle ne laissera jamais. L'histoire continue… mais je ne vous en dirai pas plus.

Tatiana c'est le portrait d'une femme droite dans ses bottes qui nous met les points sur les « i » et les barres au « t » tel le mot « droit » au détour de ses phrases sur sa vie, tout au long de ce récit.

Elle écrit remarquablement bien, finement, subtilement avec humour et sans détours pour se réapproprier sa vie. Elle n'a pas perdu pieds ….

Je vous recommande cette lecture, Tatiana, elle est libre d'être femme….., pleine d'espoirs, de forces, de joie de vivre, elle n'a plus mal…
Vous avez raison « même pas mal »….!
Commenter  J’apprécie          240



Ont apprécié cette critique (16)voir plus




{* *}